Rhinocéros
Rhinocéros : des cornes très convoitées
Jusqu’au milieu du 19ème siècle, les rhinocéros étaient largement répandus dans les savanes d’Afrique et les forêts tropicales d’Asie. Aujourd’hui, 4 des 5 espèces de rhinocéros sont vulnérables ou en danger critique d’extinction. Leurs cornes, désormais plus prisées que l’or ou la cocaïne, sont leur malédiction.
Les rhinocéros sont les plus gros mammifères terrestres, juste après les éléphants. Ils sont facilement reconnaissables avec leur corps massif, leurs pattes courtes et la présence d’une ou deux cornes si caractéristiques juchées sur leur museau. Elles leur permettent de se protéger et de se défendre. Mais elles sont aussi, hélas, l’un des facteurs qui conduit peu à peu à leur perte.
En effet, en Asie, la corne de rhinocéros, à qui l’on prête des pseudos vertus thérapeutiques, est très prisée. La demande est intarissable, malgré tous les interdits, et pour y répondre le braconnage est constant.
On compte actuellement cinq espèces de rhinocéros, deux en Afrique - le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir - et trois en Asie - le rhinocéros unicorne d’Inde, le rhinocéros de la Sonde et le rhinocéros de Sumatra. Parmi elles, les deux plus grandes espèces qui survivent de nos jours sont le rhinocéros blanc d’Afrique et le rhinocéros unicorne d’Asie.
Bien que les populations de rhinocéros blanc aient augmenté de façon importante au cours des dernières années, grâce aux actions de conservation menées, et que l’espèce n’est pas à ce jour menacée de disparition, les quatre autres le sont à très court terme.
Sa corne à tout prix !
Le rhinocéros a peu de prédateurs naturels. Son principal ennemi demeure les braconniers et trafiquants qui le traquent sans répit pour s’approprier sa corne. Autre menace pesant sur l’animal, son habitat qui diminue. Les prairies fertiles et les forêts sont peu à peu remplacées par des terres agricoles.
Braconnage
Bien que le commerce international de corne de rhinocéros soit interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) depuis 1977, la demande reste forte, en particulier au Vietnam, ce qui alimente le braconnage de rhinocéros, tant en Afrique qu’en Asie.
Les cornes, réduites en poudre, sont utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique qui leur attribue des vertus curatives supposées pour toute une palette de maux allant du mal de tête à la fièvre, et plus récemment le cancer.
On assiste depuis 2008 à un braconnage important, en Afrique du Sud là où les animaux sont les plus nombreux : 1215 rhinocéros tués en 2014, 1175 en 2015, 1054 en 2016, 1028 en 2017, 769 en 2018 et 594 en 2019. En 2001, le dernier rhinocéros survivant de la sous-espèce des rhinocéros de Java ( R. sondaicus annamiticus ) a disparu au Vietnam du fait du braconnage.
La crise actuelle est principalement déterminée par la demande en cornes émanant de la classe moyenne à supérieure au Vietnam. Outre son utilisation à des fins médicinales, la corne de rhino est également achetée et consommée en tant que signe extérieur de richesse.
Les trafiquants ont recours à des méthodes de plus en plus sophistiquées pour échapper aux autorités, y compris l’usage d’hélicoptères et d’un matériel de vision nocturne, pour traquer les rhinocéros, et l’administration de produits vétérinaires pour les assommer. Cela signifie que les gouvernements et les défenseurs de l’environnement doivent atteindre ce même niveau de technologie pour pouvoir remédier au problème.
Perte d’habitat
La perte d’habitat menace également les rhinocéros, en particulier en Asie du Sud Est et en Inde, à mesure que la population humaine augmente et que les forêts sont dégradées ou détruites.
Des zones importantes de conservation se trouvent ainsi de plus en plus isolées les unes des autres en raison de la déforestation, de l’expansion des terres agricoles, des installations humaines, des projets routiers et des constructions de barrages.
Les rhinocéros d’Asie survivent essentiellement dans des poches isolées, en petit nombre, et ils sont donc plus fragiles face aux risques de consanguinité, de catastrophe naturelle ou de maladie.
Que fait le WWF pour le rhinocéros ?
Le WWF est l’une des seules organisations qui tente actuellement de réduire les menaces pesant sur les rhinocéros. Pour ce faire, il agit sur trois niveaux : le renforcement des zones protégées en Afrique et en Asie, des actions de plaidoyer auprès des gouvernements afin de stopper le commerce de bois illégal menaçant l’habitat des rhinocéros et l’arrêt du commerce illégal de cornes.
Le WWF travaille avec TRAFFIC, l’initiative de « lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages » pour enquêter, identifier et démanteler les réseaux responsables du braconnage et du commerce illégal de corne de rhinocéros, ainsi que pour faire diminuer la demande.
Le WWF se mobilise pour étendre les zones protégées, en créer de nouvelles, relier entre elles les poches isolées d’habitat du rhinocéros et renforcer l’efficacité de la gestion et de la sécurité dans ces zones.
En parallèle, le WWF promeut un tourisme basé sur l’observation de la faune sauvage pour aider à financer les efforts de conservation et apporter aux communautés locales un revenu leur permettant de cohabiter avec la faune sauvage.
Nous travaillons de concert avec les communautés qui vivent à proximité des zones protégées pour les aider à employer ces ressources renouvelables de façon soutenable.
Et nos efforts commencent à porter leurs fruits ! Parmi les cinq espèces qui survivent de nos jours, les deux plus grandes ont vu leurs effectifs augmenter de façon significative. Le rhinocéros blanc d’Afrique n’est plus menacé et le rhinocéros unicorne d’Asie est passé de la catégorie « En danger » à « Vulnérable ». Les effectifs de rhinocéros noir d’Afrique ont également augmenté depuis 1995, même si l’on est loin de ceux d’il y a 50 ans.
Nos projets actifs
Le WWF s’engage activement depuis de nombreuses années pour la conservation des rhinocéros et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !