Rorqual commun
Rorqual commun : 2ème plus gros cétacé
Le rorqual commun peut rester en plongée jusqu'à 20 minutes et atteindre des profondeurs de 500 mètres. C'est la plus rapide des grandes baleines. Voilà pourquoi il est parfois surnommé le « lévrier des mers ». Avec une longueur d'environ 20 mètres, c'est le deuxième plus grand mammifère marin après la baleine bleue. Hélas, l’espèce n’en est pas moins menacée…
De forme allongée, le rorqual commun a un museau étroit, en forme de V, et de multiples sillons dans le sens de la longueur au niveau de la gorge. Si le dos est gris foncé, le ventre est blanc, tout comme sa mandibule mais seulement du côté droit, c’est sa coquetterie. Évoquant une faucille, sa nageoire dorsale est bien visible. Avec ses 20 mètres de long et ses 70 tonnes, il est par sa taille le second plus grand mammifère sur la planète, après la baleine bleue.
Grand migrateur, ce géant des mers se déplace de façon saisonnière entre les zones de haute latitude où il se nourrit durant le printemps et l'été et les eaux tempérées plus au Sud pour s'accoupler et mettre bas pendant l'automne et l'hiver. Les rorquals communs communiquent entre eux par des sons à basse fréquence, sorte de mugissements infrasonores qui peuvent se propager à des centaines de kilomètres. On pense qu’ils repèrent les essaims de krill grâce à leur système auditif.
L’espèce bénéficie d’une grande longévité, probablement une centaine d’années. Pourtant, en raison des collisions avec les navires et des effets du changement climatique, entre autres, elle est aujourd’hui menacée.
Un géant vulnérable
La population actuelle de rorquals communs est estimée à environ 100 000 individus matures par l’UICN. Les causes de ce déclin sont diverses.
Chasse
La baleine a fait l’objet d’une chasse intensive par l’homme au 19ème et 20ème siècle. Des traités internationaux limitent aujourd’hui de façon très stricte la chasse à la baleine. Celle-ci est cependant encore orchestrée aujourd’hui par le Japon, l’Islande et la Norvège. Ces pays évoquent l’impact négatif des cétacés sur les stocks de poissons, dont leurs économies dépendent et avancent comme justification la recherche scientifique pour leur capture.
Collisions avec les navires
Les collisions avec les navires est la première cause de mortalité non naturelle des grands cétacés.
Ces accidents sont assez fréquents bien que les premiers soient plutôt bruyants et que les seconds aient une bonne ouïe. Si les cétacés sont capables de réagir rapidement au danger, dans certaines situations ils sont moins alertes, par exemple quand ils dorment ou se reposent à la surface, mangent, allaitent leur petit ou se reproduisent. S’ils sont surpris par un navire, ils n’ont pas toujours le temps de réagir ou de se déplacer, notamment les plus jeunes. Les collisions sont aujourd’hui une cause importante de mortalité des grands cétacés dans le monde.
Pollution sonore
Les sons basse fréquence des bateaux couvrent les sons émis par les baleines et perturbent leur communication.
Pollution chimique et plastique
Situés en bout de chaîne alimentaire, leur organisme concentre les polluants accumulés dans leur nourriture (notamment pesticides organochlorés et PCB) qui sont des perturbateurs endocriniens. La pollution plastique affecte aussi ces grands mammifères, par ingestion directe de microplastique lors de la filtration, et indirecte via l’alimentation sur des proies contaminées.
Difficulté croissante à s’approvisionner en krill
Le krill, espèce d'eau froide qui vit en profondeur et dont le cycle de vie est dépendant de la glace dans les hautes latitudes, pourrait devenir de plus en plus rare avec le changement climatique.
Que fait le WWF pour le rorqual commun ?
Plaidoyers en faveur de l’extension des aires marines protégées, études pour mieux connaître et mieux protéger et campagnes de sensibilisation pour inciter les usagers à respecter les mammifères marins et leur habitat naturel, telles sont les armes déployées par le WWF pour venir en aide au rorqual commun.
Le WWF mène des actions de lobby pour la création de sanctuaires pour les mammifères marins. Le WWF France a notamment soutenu la création du sanctuaire Pelagos et contribue à sa bonne gestion. C'est une AMP (Aire Marine protégée) de haute mer créée entre la France, Monaco et l’Italie sur 87 500 km. Instauré en 1999, il s’agit d’un espace où les trois États se sont engagés à ce que les nombreuses activités humaines présentes puissent s’y développer en harmonie avec le milieu naturel qui les entoure sans compromettre la survie des espèces présentes et la qualité de leurs habitats.
Afin d’améliorer les connaissances sur ces populations et les menaces qu’elles subissent, nous effectuons des prélèvements (biopsies) qui nous permettent de récolter des informations infiniment précieuses : niveau de contamination par les polluants, sexage et identification des individus d’une année sur l’autre, identification du statut hormonal (femelles gestantes, immatures et juvéniles, mâles actifs, etc.).
Le WWF lance également des campagnes de communication pour sensibiliser les usagers de la mer au respect des cétacés et de leur habitat naturel, notamment à destination des amateurs de whale watching. Cette activité touristique d’observation des cétacés en mer est en plein boom. Il est impératif de l’encadrer pour éviter que l'intérêt croissant et légitime du public pour les cétacés de Méditerranée ne se retourne contre ces derniers. C’est de ce constat qu’est né le label High Quality Whale-Watching®. En accompagnant des opérateurs volontaires, il garantit une activité d'observation des baleines et des dauphins sauvages respectueuse et responsable.
Face aux risques de collision entre les navires et les cétacés, le WWF se mobilise. Il a tout d'abord fait la promotion auprès des pouvoirs publics et des compagnies maritimes du système REPCET (Real time Plotting of Cetacean), un logiciel qui permet de mutualiser les observations de cétacés entre navires et d'éviter les collisions. Ce système qui est devenu obligatoire dans le cadre de l'application de la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, n’est cependant qu’un premier pas. Nous nous attaquons désormais à développer un réseau de bouées intelligentes qui indique en temps réel la position des cétacés aux navires présents sur la zone.
Nos projets actifs
Le WWF s’engage activement depuis de nombreuses années pour la conservation du rorqual commun et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !