Gabon : vers une filière d’huile de palme durable avec les communautés locales

Depuis 2010, le Gabon a entrepris de réduire sa dépendance économique vis-à-vis du pétrole, ressource qui représente encore une large part de son PIB (22.1% en 2017). A travers son Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) pour la période 2010-2025, le Gabon affirme sa volonté de développer de nouveaux secteurs économiques durables. 

En plus de répondre à cette ambition de diversification économique, le développement de la culture du palmier à huile vient répondre à une vraie demande du marché local. En effet, et alors même que cette culture est originaire du continent africain, les pays du bassin du Congo ont importé plus de 470 000 tonnes d’huile de palme en 2017. 

Pour développer ce nouveau secteur, le gouvernement gabonais fait appel à OLAM. Cet industriel, à la fois producteur et trader d’huile de palme en Asie du Sud-Est s’est vu attribuer 198 000 hectares de concessions dont 58 000 sont déjà plantés à l’heure actuelle. L’ambition est claire, le Gabon souhaite devenir le troisième producteur d’huile de palme en Afrique d’ici 2025.  

Avec un développement à si grande échelle, il faut s’assurer que ce changement d’usage des sols se fasse avec le plus faible impact possible. Au vu de ces enjeux, notre action se concentre sur la garantie du respect des droits coutumiers des populations locales.

Conscient des enjeux socio-économique liés aux exploitations forestières et de palmiers à huile, le Gabon soutient les démarches de durabilités en incitant les entreprises investissant sur son territoire à se diriger vers des démarches de certification. Aussi, après avoir déclaré que 100% des concessions forestières au Gabon devaient être certifiées FSC d’ici 2022 (exploitation durable des forêts), le pays a adopté la RSPO comme norme nationale pour la production de son huile de palme. 

Notre objectif est de faire en sorte que les engagements volontaires, pris par les entreprises, soient respectés ainsi que les écosystèmes et les droits coutumiers des populations locales. Nos interlocuteurs sont donc les organisations de la société civile gabonaise ; les ONG, les comités villageois et les petites coopératives agricoles. 

Très concrètement, nous partageons notre expertise sur les bonnes pratiques issues des certifications RSPO et FSC afin que les communautés locales soient les premières à porter ces principes auprès du secteur privé. À terme, l’objectif est de leur permettre de mieux défendre leurs droits et de plaider pour une gestion durable des forêts.

Depuis 2018, le WWF travaille au renforcement des capacités de 8 organisations de la société civile à l’échelle nationale, et d’une trentaine de comités villageois au plus près des exploitations pour leur permettre de plaider de manière efficace en faveur du respect des normes sociales et environnementales. Au programme, entre autres, formations et rédaction de guides sur les standards de certification RSPO (production durable d’huile de palme) et FSC (exploitation durable des forêts).

Nous accompagnons aussi actuellement les populations locales dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un protocole de suivi des engagements sociaux et environnementaux des entreprises du secteur. Les coopératives agricoles de la filière huile de palme bénéficient, quant à elles, de formations techniques pour améliorer leurs pratiques.