Aidez le WWF à protéger l'ours des Pyrénées
Le WWF finance depuis plus de 30 ans des actions pour protéger l’habitat de l'ours brun des Pyrénées et accroître l’acceptation des plantigrades par les habitants, les élus du territoire et les bergers qui vivent avec.
Pour approfondir le sujet :
Levier d'action : influencer les pouvoirs publics, Ours brun, Relayer nos campagnesLe WWF soutient les acteurs locaux notamment à travers le programme "Pé Descaous" qui valorise le fromage produit en zone à ours et promeut le retour à une population d’ours viable dans les Pyrénées Atlantiques avec son partenaire local le FIEP (Fonds d’Intervention Eco-Pastoral). Il intervient par ailleurs dans les instances nationales pour porter le message de la cohabitation et participe à des actions inter-associatives au sein de Cap Ours aussi bien au niveau régional, qu’européen.
Depuis la mort de Cannelle, la dernière ourse femelle des Pyrénées Atlantiques abattue par un chasseur en 2004, le WWF intervient régulièrement et de façon insistante auprès des ministres de l’Environnement et de la Biodiversité pour que les renforcements nécessaires soient diligentés notamment sur ce noyau où seulement deux ours mâles subsistent, rendant impossible une reproduction. Les conditions d’acceptation sociale sont en effet réunies au niveau local depuis 2016 pour que le renforcement d’au moins deux ourses femelles ait lieu de façon urgente.
Pour cela un plan national d’action pour la sauvegarde de l’Ours doit être validé ; pour être efficace, ce plan doit contenir la description des actions à proposer sur une période de 5, voire 10 ans, susceptibles de sauvegarder et pérenniser la population ursine du massif pyrénéen.
Le "volet Ours" de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité (SPVB) qui a été soumis à la consultation du public est en net recul par rapport aux recommandations scientifiques et marque la volonté du gouvernement de ne surtout pas agir.
Vous aviez été nombreux à répondre à l’enquête publique sur le "volet Ours" de la Stratégie Pyrénéenne, ouverte jusqu’au 8 mars 2017. Cette consultation est aujourd'hui fermée.
Non à ce plan vide : pas de plan ours sans ours !
"Il manque au "volet Ours" de la Stratégie Pyrénéenne de la Valorisation de la Biodiversité, soumis à consultation, l’essentiel : un vrai programme de renforcement en urgence (dès 2017) de la population des Pyrénées occidentales (plusieurs femelles) pour éviter sa disparition et, à moyen terme, de la population des Pyrénées centrales, avec l'apport de femelles et de mâles selon les recommandations du Muséum National d’Histoire Naturelle faites aux ministres en 2013."
"La non-intervention conduira à la disparition du noyau occidental de la population d'ours à brève échéance et à l'augmentation du taux de consanguinité de la population des Pyrénées centrales donc à sa fragilisation. L'Etat concerte et réfléchit depuis la mort de Cannelle en 2004, il est aujourd’hui temps d'agir !"
Plus d'informations sur la consultation publique
Pour une cohabitation harmonieuse entre les grands carnivores (ours, loup, lynx) et les activités humaines
La biodiversité connaît une érosion sans précédent. Les espèces disparaissent à un rythme mille fois supérieur au taux d’extinction naturel et c’est à l’activité directe ou indirecte des hommes qu’il faut imputer cette crise. Malgré leur statut d’espèces protégées encadré par la convention de Berne et la directive Habitats, les grands carnivores de France métropolitaine dont on connaît le rôle écologique au sommet de la chaîne alimentaire, appartiennent tous aux espèces menacées de France sur la liste rouge de l’UICN. Le loup est classé vulnérable, le lynx est en danger et l’ours en danger critique de disparition.
Comme il le fait dans nombre de pays du monde, le WWF en France développe depuis plus de 30 ans des programmes, des actions et des campagnes pour obtenir une cohabitation apaisée entre nos grands carnivores et les activités humaines et en particulier l’élevage.
Les grands carnivores sont persécutés depuis des siècles en raison des dommages qu’ils causent aux troupeaux. Aujourd’hui notre pays n’a pas encore réussi à mettre en place une politique qui permette aux loups, aux lynx et aux ours de vivre à nos côtés. Comment un pays comme la France peut-il donner des leçons à d’autres pour qu’ils protègent leurs éléphants, leurs tigres ou leurs panthères des neiges, dont les interactions avec les activités économiques, les biens et les personnes sont beaucoup plus difficiles à gérer par manque de moyens, s’il n’obtient pas ici une cohabitation permettant aux loups, lynx et ours d’être protégés et leurs impacts sur les activités humaines réduits à un niveau économiquement et sociologiquement acceptable ?
Le conflit entre le pastoralisme et le loup a par exemple gagné la scène politique nationale au cœur de laquelle il est devenu un enjeu électoral, un symbole des clivages entre la ville et le monde rural. Pire encore, la présence de grands carnivores pousse au braconnage, qui demeure l’une des principales causes de mortalité parmi ces animaux notamment pour les lynx.
Quant à l’ours, le renforcement par des femelles du noyau relique composé de deux ours mâles en Pyrénées Atlantique et celui de la petite population en Pyrénées centrales n’a pas encore reçu le soutien du gouvernement au niveau national pourtant indispensable pour sortir l’animal de son statut dramatique. Le monde rural et agricole est fortement ébranlé par les mutations profondes qu’il a subi en quelques décennies et cet enjeu est crucial dans le contexte d’atteintes croissantes à la vie sauvage et d’évolution des territoires et de leurs usages (déprise agricole en montagne, mitage urbain, croissance du tourisme et des pratiques de pleine nature, etc...).
De fait, les difficultés concrètes posées par la présence de ces animaux, symboles forts de nature, entraînent une réaction anti environnementale qui s’attache à exagérer les problèmes réels causés par ces espèces. Pour le WWF France, l’acceptation des grands carnivores par les professionnels de l’élevage est possible et a déjà été prouvée dans maintes zones au niveau européen même si elle restera toujours fragile.