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Victoire : deux ourses relâchées dans le Béarn !

Perpétuer l’espèce, c’est ce que nous voulons. C’est pourquoi nous nous sommes mobilisés pour la réintroduction de deux femelles dans les Pyrénées lors d'une consultation. Une mobilisation récompensée par l'arrivée de deux ourses dans le département en octobre 2018 !

Une belle victoire pour l'ours brun en France

Claverina et Sorita, deux ourses femelles, ont été introduites dans le Béarn en octobre 2018.

L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a lancé en juin 2018 une consultation publique sur le projet d'introduction de deux ourses à la fin de l’été ou à l’automne 2018. Ensemble, nous avons massivement dit oui au projet. Le gouvernement a tenu sa promesse car, quelques mois plus tard, deux ourses ont été lâchées dans les Pyrénées occidentales !

Quelques arguments en faveur de la réintroduction

Ce lâcher est indispensable pour perpétuer l’espèce

C’est le Muséum National d’Histoire Naturel qui le dit ! Au carrefour des sciences de la Terre, de la Vie et de l’Homme, le Muséum s’appuie sur des travaux en laboratoire et des expéditions dans le monde entier. Son expertise est mondialement reconnue.

En 2013, l’institution appelle à la réintroduction de deux ours femelles de toute urgence. Selon ses propres termes : « la non-intervention conduira à la perte du noyau occidental de la population d’ours à brève échéance et à l’augmentation du taux de consanguinité de la population des Pyrénées centrales, donc à sa fragilisation ».

Les français plébiscitent le lâcher

Selon une enquête IFOP datant de février 2018, une grande majorité de la population française est pour la réintroduction de deux ourses dans le Béarn. A la question « êtes-vous favorables au maintien d’une population d’ours dans les Pyrénées ? », 84 % des Français, soit 8 % de plus qu’en juillet 2008, ont répondu « oui ». Les habitants du massif des Pyrénées, eux, sont 76 % à se déclarer favorables au lâcher.

Dans le Béarn, où les ourses ont été introduites, de nombreux élus ont manifesté leur soutien au projet, ainsi que de nombreux bergers et des acteurs du tourisme.

L’ours n’est pas dangereux pour l’homme

L’ours est victime de préjugés tenaces quant à sa dangerosité. C’est la mémoire collective qui ressurgit du fond des âges, telle la crainte du loup ou des araignées. Pourtant, en 150 ans, aucun homme ne s’est fait attaquer par un ours dans les Pyrénées. Tandis que chaque année, en France, sangliers, cerfs et chiens causent des accidents mortels chez des êtres humains sans pour autant que l’on considère ces animaux comme des espèces dangereuses. 

L’Institut océanographique de Monaco a mené une étude sur le nombre de décès provoqués chaque année par des animaux sauvages dans le Monde. Avec moins d’un décès par an à l’échelle mondiale, l’ours n’apparait même pas dans le classement.

L’ours joue un rôle écologique majeur

L’ours est une espèce « parapluie », dont la protection permet la sauvegarde d’un grand nombre d’autres espèces, compte tenu de l’étendue de son territoire et de ses exigences écologiques. Maintenir une population ursine viable dans les Pyrénées, c’est donc protéger un territoire très vaste et c’est aussi protéger la plus longue chaîne alimentaire puisque l’ours, super-prédateur, est au sommet de la chaîne trophique. 

D’autre part, les grands carnivores sont des indicateurs fiables de l’état de santé de l’environnement. Ils sont les premiers à disparaître lorsqu’il y a un déséquilibre. La présence de l’ours est donc la preuve d’un environnement riche et diversifié, un atout exceptionnel pour les Pyrénées. 

L’ours est lucratif

Par sa seule présence, l’ours contribue à l’image de marque des Pyrénées et, par conséquent, à celles des professionnels du tourisme, des éleveurs, des artisans ou encore des commerces. De nombreux restaurateurs ou cafetiers n’ont pas manqué d’associer le nom de leur établissement à celui de l’ours. L’animal est bon pour le tourisme.

Si tant de gens viennent dans les Pyrénées c’est parce qu’elles demeurent l’un des derniers grands espaces de nature en Europe ayant conservé ce que la plaine et le littoral ont perdu : beauté, calme et vie sauvage. Même si on ne le voit quasiment jamais, on sait que l’ours est là quand on se balade dans la vallée. Les professionnels de la randonnée ne s’y trompent pas, ils utilisent ces arguments pour séduire leurs clients. 

Jeunes ours bruns dans les forêts d'Europe
Des bénévoles du WWF France participe au Die In organisé pour la sortie des résultats du rapport IPBES 3019, Paris, France.

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