Amazonie : la déforestation bat des records au premier semestre 2020
Quelques jours après avoir annoncé un nombre record d’incendies enregistrés en juin 2020, l'Institut national de recherches spatiales (INPE) brésilien a révélé une déforestation record de l’Amazonie au premier semestre 2020. Alors que la situation est de plus en plus critique, les gouvernements restent inactifs.
3070km² : c’est la surface de forêts perdue en Amazonie brésilienne lors des six premiers mois de l’année 2020 selon l’INPE. Un chiffre en hausse de 26 % par rapport à 2019. Pour le seul mois de juin, 1034km² ont été déboisés (en hausse de 11% par rapport à juin 2019). C’est à la fois le pire résultat de la dernière décennie, et la deuxième année consécutive de dévastation accrue de la forêt depuis que Jair Bolsonaro, ouvertement favorable à l’exploitation de la forêt, a pris ses fonctions.
Cette déforestation a été observée sur des propriétés privées, des terres publiques, mais également dans des zones protégées, normalement contrôlées avec plus de sévérité.
Ces chiffres laissent présager une année noire pour la forêt amazonienne et un été dramatique. Le Brésil, entré en saison sèche, a déjà battu des records d’incendies en juin (2 248 incendies ont été détectés, en hausse de 36 % par rapport à la moyenne des dix années précédentes). Ces incendies visent notamment à transformer la forêt en pâturages ou en cultures (notamment de soja).
Les pays européens, dont la France, ont une responsabilité immense dans ces destructions. A elle seule, l’Union Européenne est responsable de 36 % de la déforestation liée au commerce international et elle n’empêche toujours pas les produits liés à la déforestation de pénétrer sur le marché européen. Constat similaire pour la France qui continue d’importer du soja brésilien sans garantie pour l’alimentation de ses animaux d’élevage.
Nous ne pouvons pas laisser des écosystèmes aussi précieux que la forêt amazonienne ou la savane du Cerrado partir en fumée. L’Union Européenne doit urgemment agir pour empêcher la mise sur le marché européen de produits liés à la déforestation ou à la conversion d’écosystèmes naturels.