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16. novembre 2018 — Communiqué de presse

Montagne d’Or : un projet à l’agonie

La compagnie Montagne d’Or, qui a subi de sévères critiques pendant les quatre mois du débat public en Guyane, vient d’annoncer qu’elle allait revoir son projet de mine d’or industrielle pour mieux le poursuivre. Contrairement à ce qu’elle indique, il ne s’agit ni de modifications “d’ampleur” ni d’améliorations “significatives” puisque aucun des fondamentaux du projet n’est remis en cause, ce sont au contraire des changements cosmétiques. Le WWF France appelle le gouvernement à ne pas renouveler la concession Montagne d’Or dès décembre afin d’acter définitivement l’abandon de ce projet.

La compagnie Montagne d’Or n’annonce que des changements cosmétiques

Les annonces de la compagnie Montagne d’Or sont des évolutions cosmétiques qui ne modifient pas les fondamentaux de sa mine d’or industrielle.

Portrait de Pascal Canfin

D’abord, concernant son approvisionnement énergétique, elle s’engage à construire une centrale fonctionnant à l’énergie solaire et au gazole. Cela confirme le très fort potentiel de développement des énergies renouvelables en Guyane (mis en évidence dans le rapport Deloitte). Malheureusement les infrastructures développées ne bénéficieront pas aux Guyanais mais uniquement à la mine. 

La CMO déclare aussi vouloir étendre la superficie de son parc à résidus cyanurés. Cependant, cette évolution générera mécaniquement une augmentation de l’emprise au sol du stockage. Une modification qui est loin de répondre aux problèmes fondamentaux du projet : l’utilisation de cyanure (alors que le Parlement européen demande son interdiction), la création de 300 millions de tonnes de déchets miniers (dont la moitié avec un potentiel de drainage acide minier avéré), l’installation d’une fosse minière géante à moins de 500m d’une réserve biologique intégrale, et à proximité de zones d’occupation autochtones historiques.

 


La compagnie en profite également pour recycler d’anciennes promesses parmi lesquelles son engagement d’embaucher 90 % de personnel local, un mois après les enquêtes de France Inter et du Monde qui ont révélé qu’en Guinée, Nordgold n’avait pas tenu ses promesses à ce sujet.

Terres asséchées en Guyane

Les fondamentaux économiques du projet n’évoluent pas non plus

Les retombées locales restent dérisoires. La semaine dernière, le rapport réalisé par Deloitte Développement Durable a montré que le secteur extractif est le secteur marchand qui a les plus faibles effets d’entraînements sur le reste de l’économie guyanaise. 

Enfin, ce projet continuera de bénéficier de centaines de millions d’euros d’argent public via la défiscalisation alors que ces mêmes fonds pourraient bénéficier à des acteurs économiques locaux et permettre le développement de secteurs porteurs (agriculture, pêche, énergies, tourisme…) pour l’économie locale et créateurs de davantage d’emplois (comme démontré par l’étude Deloitte).

Pascal Canfin, directeur général du WWF France

« Nous assistons à une ultime tentative désespérée de la part du promoteur pour gagner du temps et maintenir en vie un projet à l’agonie. Le WWF France appelle le gouvernement à ne pas renouveler la concession Montagne d’Or dès décembre afin d’acter définitivement l’abandon de ce projet. »