Protéger les rhinocéros en mobilisant la société civile et le secteur privé au Vietnam
Les représentants de TRAFFIC, du WWF et de l’Agence Française de Développement (AFD) ont tenu le 2 mars un atelier de clôture à Hanoï afin de revenir sur le projet de réduction de demande en cornes de rhinocéros au Vietnam, projet qu’ils portent durant trois ans. Environ 40 représentants gouvernementaux et d’organisations de la société civile (OSCs) présents à l’événement ont contribué au succès de cette initiative.
Une tolérance zéro envers le commerce illégal
Du fait de l’implication active de ces organisations, plus de 20 000 hommes et femmes d’affaires ont été sensibilisés aux mérites de l’adoption d’activités RSE en matière de lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages menacées.
Intitulé « Protéger les rhinocéros par la mobilisation de la société civile et du secteur privé en faveur de la réduction de la consommation de leur corne au Vietnam», ce projet a encouragé la société civile à adopter une approche de tolérance zéro envers le commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages.
Des organisations diverses, telles que la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI), l’Association d’E-commerce du Vietnam (VECOM), l’Association de transport automobile du Vietnam (VATA), l’Association des femmes entrepreneures d’Hanoï (HNEW), l’Association des jeunes entrepreneurs d’Hanoï (HANOIBA) et même HTX Golf My Dinh y ont participé .
Plusieurs supports de travail leurs ont été fournis lors d’ateliers de formation. Le but : apprendre à intégrer les politiques de lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages dans le cadre de leurs activités de responsabilité environnementale et sociale (RSE), aider à lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages et valoriser leur image auprès du grand public.
Une sensibilisation efficace
Grâce à l’implication active de ces organisations, plus de 20 000 hommes et femmes d’affaires ont été sensibilisés à l’adoption d’activités RSE en matière de lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages menacées. Les membres des OSCs ont eu l’occasion de rappeler l’importance de la mobilisation sociale pour lutter efficacement contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Virginie Bleitrach, directrice adjointe de l’AFD au Vietnam, a insisté sur la façon de soutenir les OSCs qui souhaitent adopter une tolérance zéro envers le commerce illégal dans leur politique RSE. « Leurs efforts incitent les autres membres de la société civile à attaquer de front le trafic, ce qui promet non seulement un meilleur avenir à leurs entreprises, mais aussi aux espèces en danger. Nous devons travailler main dans la main pour protéger la vie sauvage et l’environnement. L’AFD est heureuse de prendre part à ce type de mesures pour la conservation ».
« Une politique de tolérance zéro envers le commerce illégal d’espèces sauvages est non seulement importante pour réduire la consommation de spécimens, mais aussi pour s’assurer que les affaires ne participent pas de manière involontaire à des activités criminelles. Nous avons fait notre possible pour alerter les entrepreneurs en montrant comment l’adoption de ces politiques réduit non seulement leurs risques de se voir impliquer dans le trafic, mais est aussi bénéfique pour leurs affaires. Les clients sont sensibles aux hommes d’affaires qui ont une attitude responsable » a affirmé Thi Thu Thuy, directeur adjoint du centre de soutien aux petites et moyennes entreprises à VCCI.
Une réduction de la consommation est indispensable
Une augmentation inquiétante
13 rhinocéros ont été braconnés en 2007 contre 1 028 en 2017, soit une augmentation de plus de 7 800%
Ces dernières années, le Vietnam est devenu un haut lieu de consommation de cornes de rhinocéros, mais aussi une plateforme de transit de cornes vers la Chine. Pour suivre la demande asiatique, le braconnage de rhinocéros en Afrique a augmenté de manière exponentielle ces dix dernières années.
En Afrique du Sud - habitat majeur des populations mondiales de rhinocéros-, 13 rhinocéros ont été braconnés en 2007 contre 1 028 en 2017, soit une augmentation de plus de 7 800%. Dans la mesure où beaucoup de ces cornes sont destinées au marché Vietnamien, réduire la consommation dans ce pays est essentiel à la survie des rhinocéros africains.