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18. mai 2022

Carnet rose chez les marsupiaux

Parmi les woylies relâchés sur la péninsule de Yorke l'année dernière, la quasi-totalité des femelles capturées lors d’un récent bilan de santé portaient des petits… Récit d’une renaissance.

 

Le grand retour

80 woylies seront réintroduits d'ici la fin de l'année. 

Après plus d’un siècle d’absence, le woylie est revenu dans le sud de l’Australie. 

En août 2021, cette sorte de kangourou miniature (il tient dans la paume de la main) a été réintroduit dans la péninsule de Yorke. Une quarantaine d’individus ont été transférés de Wedge Island vers le parc national de Dhilba Guuranda-Innes, en Australie-Méridionale. 6 mois plus tard, les nouvelles sont excellentes. Les chercheurs ayant capturé 16 animaux pour vérifier leur état de santé ont constaté que, non seulement les petits marsupiaux semblaient en pleine forme, mais que sur les 10 femelles, huit portaient des petits. L’une d’entre elles est le tout premier Woylie né sur la péninsule de Yorke depuis plus de 100 ans. L’équipe a donc été particulièrement attendrie de constater que l’animal abritait son propre “joey” dans la poche. C’est ainsi que les australiens surnomment les petits du kangourou.



Ces grossesses sont de bonne augure pour la restauration de l’espèce. Cela signifie que la région offre suffisamment de nourriture et d’abris pour permettre la reproduction de la prochaine génération. 

Prochaine étape : la réintroduction de 80 autres woylies d’ici la fin de l’année - 40 en provenance d'Australie occidentale et 40 de l'île voisine de Wedge - pour augmenter la diversité génétique de la nouvelle population de la péninsule de Yorke.

Bettongia penicillata
Bettongia penicillata
Bettongia penicillata

Le fléau des espèces invasives

Iil y a 15 ans, la population woylie comptait plus de 225 000 individus sur l’ensemble du territoire. Ils sont aujourd’hui entre 10 000 et 20 000 à l’état sauvage en Australie.

Le relief rouge et accidenté de son arrière-pays, son littoral spectaculaire, ses vignobles de renommée mondiale et ses cités historiques : l’Australie méridionale éblouit. Au nord-ouest d’Adélaïde, sa capitale, se trouve la péninsule de Yorke, en forme de botte. Caractérisée par une nature sauvage extrême, il y a quelques décennies, la presqu’île abritait 29 espèces de mammifères. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que deux. Ce terrible déclin a été principalement causé par le développement d’une agriculture intensive, l’exploitation minière industrielle et l’introduction massive de prédateurs, notamment les chats et les renards. Les espèces locales, qui n’avaient jusqu’alors pas d’ennemis naturels, se sont soudainement retrouvées en compétition pour se nourrir, lorsqu’elles ne servaient pas elles-même de nourriture aux intrus ! Cela fait plus de 40 ans que l’Australie est confrontée à cette crise d’extinction majeure. Mais depuis, le rythme de disparition des espèces s’accélère. Et le woylie (bettong à queue touffue) est en première ligne. S’il y a 15 ans, sa population comptait plus de 225 000 individus sur l’ensemble du territoire, on estime qu’ils sont aujourd’hui entre 10 000 et 20 000 à l’état sauvage en Australie.

Ce marsupial très rare joue pourtant un rôle fondamental pour l’écosystème. En fouillant parmi les racines des arbres à la recherche de champignons souterrains, le mammifère renverse nos sols anciens, ce qui contribue à répandre des graines et des spores fongiques et favorise la croissance des plantes à fruits et à coques, ainsi que l’infiltration de l’eau. Chaque année, il ramasse jusqu’à quatre tonnes de terre, rendant ainsi, par inadvertance, de nombreux services écologiques à son milieu… 

 

Bettongia penicillata

Freiner l’érosion du vivant

Pays du kangourou, de l'ornithorynque et du koala, l’Australie héberge des mammifères particulièrement emblématiques. Malheureusement c’est aussi l’endroit où le taux d’extinction des mammifères est le plus élevé. Face à ce fléau, le WWF riposte. Protéger les espèces, c’est avant tout préserver leur habitat naturel. C’est pourquoi, nous faisons barrage aux projets de développement qui empiètent sur leur espace vital. Nous menons également des campagnes de sensibilisation auprès des communautés riveraines pour leur faire prendre conscience des services écologiques rendus par les marsupiaux, et donc de la nécessité de s’impliquer dans leur protection.

Avec les organisations locales, nous effectuons des recensements pour évaluer l’état des populations et nous mettons sur pied des projets de « translocation » - nous réintroduisons des animaux dans leur milieu naturel pour permettre aux colonies existantes de s’étoffer. Via la « coalition des espèces menacées », nous prenons part à différents projets visant à lutter contre les feux, à renforcer la surveillance des populations d’espèces endémiques, à mieux réguler les prédateurs ou encore à améliorer la cohabitation entre les propriétaires terriens et les marsupiaux.

Face à la prolifération des chats et des renards, l’Australie a lancé un immense chantier auquel le WWF s’est associé. Une clôture infranchissable par les deux prédateurs ceinture désormais un périmètre de plus de 130 000 hectares au sein duquel les espèces sauvages indigènes sont à l’abri. Peu à peu, des espèces disparues sont réintroduites dans la zone.
 

Tous les “Effet Panda”

Les eucalyptus sont tués par la sécheresse près du lac Eucumbene en Nouvelle-Galles du Sud en Australie

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