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02. juin 2021

Coup de pouce pour la biodiversité malgache

Les forêts de mangroves de la baie d’Ambaro viennent d’être officiellement reconnues comme des « Zones humides d’importance internationale ». C’est le 21ème site Ramsar pour Madagascar…

Une valeur sous-estimée

En un siècle, les hommes ont altéré la moitié des zones humides de la planète.

L’opinion selon laquelle les zones humides ne sont autres que de la « place perdue » demeure largement répandue. Ignorant les services rendus par ces milieux indispensables, l’Homme les condamne peu à peu au profit de l’agriculture intensive, de l’industrie ou de l’urbanisation. Assèchements, drainages, mises en culture et pollutions… En un siècle, les hommes ont altéré la moitié des zones humides de la planète.  Et pourtant ! Tantôt décrites comme les « reins du paysage », pour les fonctions qu’elles remplissent dans le cycle de l’eau, et tantôt, comme des « réservoirs biologiques », en raison de la diversité des espèces qu’elles abritent, les zones humides comptent parmi les écosystèmes les plus productifs de la Terre.



Elles assurent une grande part de l’alimentation mondiale par la pêche, l'élevage, la chasse et l’agriculture. L’abondance des formes de vie y est étonnante : plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux, mammifères s’y alimentent et s’y reproduisent en nombre. Lorsqu’elles sont situées près du littoral, les zones humides participent également à l’atténuation des risques liés au changement climatique en diminuant les menaces liées à l’augmentation du niveau de la mer annoncée par les scientifiques. Il est grand temps de réhabiliter ces précieux écosystèmes !

Mangrove Morondava à Madagascar.

Les zones humides permettent d'assurer une grande part de l'alimentation mondiale.

40 ans de combat pour les zones humides

C'est en 1971 qu'est signée la convention de Ramsar, traité international pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides.

Dès la première décennie de son existence, le WWF s’est attaché à reconquérir ces milieux, sur les pas de Luc Hoffmann, l’un de ses fondateurs, à qui l’on doit notamment la création de la station biologique de la Tour du Valat, de nombreux engagements pour des sites tels que Coto Doñana (Espagne), le Parc National de Prespa (Grèce) et le Banc d’Arguin (Mauritanie). Des actions très diverses, touchant aussi bien à la maîtrise foncière, au génie écologique, à l’étude et à la protection des espèces qu’à la pédagogie et à la sensibilisation ont été mises en œuvre.



Grande ou petite, chacune d’entre elles a contribué à la sauvegarde d’un patrimoine d’exception. Mais la plus importante demeure l’initiative qui a conduit à la signature de la convention de Ramsar. Cette dernière, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd'hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.

Vue aérienne de la baie d'Ambaro à Madagascar.

La baie d'Ambaro, 21ème site Ramsar, s'étend sur quelques 54 000 hectares.

21ème site Ramsar

Avec l'ajout récent de la baie d'Ambaro, Madagascar compte désormais 21 sites Ramsar.

Le pays comptait déjà 20 sites Ramsar, autrement dit, 20 zones humides reconnues d’importance internationale. Mais depuis quelques mois, un petit nouveau s’est ajouté à la liste de ces zones à haute valeur de conservation. Il s’agit de la baie d’Ambaro qui s’étend sur 54 000 hectares le long des côtes Nord-Ouest de la Grande Île. Indispensable, cet écosystème représente la principale source de revenus et de nourriture pour les populations locales, en particulier pour celles qui subsistent grâce à l’aquaculture, la pêche et la culture du riz. Elle abrite également de nombreuses espèces : l’Aigle pêcheur de Madagascar ou le Microcèbe de la Sambirano, aujourd’hui en danger d’extinction et 44 espèces d’oiseaux qui lui sont endémiques sur les quelque 99 répertoriés. Sans parler de son rôle de rempart face à l’érosion. Ses forêts de mangroves préviennent des crues et contribuent à la régulation du climat en stockant une grande quantité de carbone. Elles jouent le rôle de filtre naturel contre les pollutions et surtout, celui de tampon dans le cycle de l’eau, soutenant les faibles débits avec la restitution progressive des eaux stockées.

Il était donc primordial de mettre ce biotope à l’abri. C’est chose faite, avec cette inscription formelle sur la liste établie par la convention de Ramsar. La décision constitue, par ailleurs, un nouvel espoir pour le pays qui souffre de problèmes d’accès à l’eau. Tandis que l’Etat malagasy et ses partenaires s’efforcent de trouver des solutions pérennes au manque d’eau, le rythme effréné auquel les zones humides se dégradent risque de rendre leurs efforts caducs. Plus que jamais, la protection des zones humides demeure vitale !

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Site de restauration Benjavilo de la mangrove de Madagascar

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Illustration de Paulie Heart pour l'épisode 4 de la saison 2 du podcast l'Efffet Panda.

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Dans cet épisode 4 de la saison 2 de notre podcast l'Effet Panda, on vous emmène en voyage, entre terre et mer, là où les mangroves de Madagascar peuvent prospérer.