Madagascar
Madagascar : Une biodiversité à couper le souffle
Situé au large des côtes Sud de l'Afrique, continent duquel il s’est détaché il y a 165 millions d’années, Madagascar est l'un des plus grands États insulaires au monde où s’épanouissent une faune et une flore uniques depuis des millénaires.
Avec une superficie de 587 040 km² (légèrement plus importante que celle de la France), Madagascar est la cinquième plus grande île au monde après l'Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et l'île de Bornéo. L'isolement biogéographique de l’île et la variété des climats et reliefs ont favorisé le développement de plusieurs espèces singulières. Les forêts tropicales humides (à l’Est du pays) et sèches (au Sud et à l’Ouest) sont sans aucun doute l’un des espaces les plus riches de la planète en termes de biodiversité.
L’île concentre 294 espèces d’oiseaux dont 107 sont endémiques et 247 espèces d’amphibiens dont 245 sont endémiques.
Ses gigantesques baobabs, ses primates exceptionnels - comme les lémuriens - ou son patrimoine culturel riche font de Madagascar une île insolite. Traversé par le tropique du Capricorne, ce territoire est un mélange d’influences africaines, indiennes et extrême-orientales qui propose des paysages variés et somptueux et une diversité biologique exceptionnelle, reconnue mondialement.
Un patrimoine naturel en détresse
La destruction de l'environnement prend une ampleur alarmante sur l’île. Actuellement, il ne reste que 10 % des surfaces boisées originelles, la grande majorité des forêts tropicales riches en espèces, situées à l'Est et au Nord-Ouest de l'île, a disparu et le nombre de surfaces forestières qui en dépendent a considérablement reculé.
Trafic d’espèces sauvages
De par leur caractère endémique, les espèces sauvages malgaches sont très prisées sur les marchés étrangers. Le bois de rose, dur et prestigieux, est très demandé sur les marchés asiatiques, ce qui alimentent le trafic. Les tortues terrestres, les requins (pour leurs ailerons), les concombres de mer et les hippocampes, sont également exposés à ce commerce illégal. Tous les paysages terrestres et marins prioritaires sont touchés, et en particulier le plateau Mahafaly pour la tortue étoilée, une tortue terrestre.
Tavy ou agriculture sur brûlis
Chaque année, un tiers du territoire malgache brûle. Les incendies allumés pour le défrichage et les pâturages s'étendent sur les zones sauvages adjacentes. Cette pratique constitue la principale menace pour les forêts et cause de nombreuses répercussions négatives sur l’environnement, comme l’érosion et l'épuisement des ressources en eau. L’agriculture sur brûlis touche essentiellement le plateau Mahafaly et les forêts du Nord.
Exploitation forestière illégale
La valeur élevée des feuillus malgaches (principalement l'ébène et le bois de rose, qui peut coûter jusqu’à 2 000 dollars la tonne sur les marchés internationaux) fait de l'exploitation illégale un réel problème dans certaines zones protégées. C’est le cas dans les forêts tropicales de l’Est de Madagascar, et tout particulièrement dans la péninsule de Masoala. En 2013, l'inscription du bois de rose malgache et de l'ébène à l'annexe II de la CITES a permis de réduire le commerce illicite sans pour autant l’enrayer. Les hautes terres du Nord représentent le paysage le plus menacé par ce trafic.
Exploitation minière artisanale et industrielle
Si l'exploitation minière artisanale est illégale et se fait dans des zones protégées, ce sont les activités industrielles (minière, gazière, pétrolière) qui ont les impacts socio-économiques et environnementaux les plus significatifs. Par exemple, une grande partie des côtes malgaches du canal du Mozambique, dans lequel se trouvent des aires protégées (AP), des zones de pêche communautaire, des mangroves et des récifs coralliens, a été louée à des fins de prospection pétrolière.
Consommation de bois
Les analyses démontrent que la consommation de bois augmente parallèlement à la croissance démographique alors même que la production durable a tendance à diminuer. Dans les zones rurales, on estime que seuls 5 % de la population a accès à l'électricité. Le développement local s’en trouve fortement lésé et précipite la dégradation des forêts causée par l’exploitation du charbon de bois tout en maintenant le haut niveau de dépendance à l’égard des ressources forestières.
Que fait le WWF à Madagascar ?
Présent à Madagascar depuis 1963, le WWF s’efforce de préserver l’exceptionnelle biodiversité du pays tout en gérant le capital naturel de manière durable au profit de l’environnement mais aussi des communautés locales qui en dépendent pour leur survie.
Le WWF agit en étroite collaboration avec les autorités du pays et les communautés locales. Pour mettre en œuvre sa vision (une biodiversité préservée et des ressources naturelles mieux gérées pour un développement soutenable du territoire au profit de tous), le WWF s’appuie sur les populations et les intègre dans les stratégies de conservation.
Il mène un programme de protection de la nature et de l’environnement centré sur plusieurs actions parmi lesquelles le développement communautaire de l’énergie solaire, l’équipement technique des foyers, la promotion d’un réseau de femmes ingénieures en énergie solaire, la création d’aires protégées, la préservation des mangroves de la Manambolo, l’instauration de filières « poissons » et « crabes » durables et génératrices de revenus etc.
Toutes ces mesures permettent d’atténuer les pressions exercées sur les ressources forestières et marines et contribuent à une meilleure protection des espèces animales et végétales qui y vivent.
Nos projets actifs
Le WWF s’engage activement depuis de nombreuses années pour la conservation de la biodiversité de Madagascar et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette écorégion en danger.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !