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20. mai 2020

En Belgique le loup reprend ses droits

En Flandre, le joli mois de mai a vu naître deux louveteaux. La région compte désormais une meute, symbole de la résilience de l’espèce qui reconquiert peu à peu son territoire après plus d’un siècle et demi d’absence…

Le mythe du grand méchant loup

Le loup est classé comme espèce « vulnérable » dans la liste rouge de l'UICN.

Le Petit Chaperon Rouge, Les Trois Petits Cochons, Le Loup et les Sept Chevreaux… dans les contes pour enfants, le canidé a toujours le mauvais rôle ! Il est celui, cruel et sans pitié, qui dévore les petits êtres sans défense. Une mauvaise réputation qui aujourd’hui encore lui colle à la peau. Pourtant, l’animal est craintif et discret, les chances de le croiser demeurent minces et si l’occasion se présentait, il serait le premier à détaler. 

Cela ne suffit pas à apaiser les tensions entre l'homme et le loup, particulièrement vives dans les zones que l’animal avait désertées et dans lesquelles il est revenu depuis peu. Les éleveurs et les chasseurs doivent réapprendre à vivre avec le risque de prédation du grand carnivore sur le bétail et sur le gibier et certains le vivent très mal.

En effet, lorsqu'il ne parvient pas à se nourrir de proies sauvages, telles que les ongulés, ses cibles dominantes, l’animal est capable de jeûner pendant une semaine. Mais par facilité, il peut aussi être conduit à s'en prendre au bétail domestique, ce qui hélas, est la source de nombreux conflits avec les hommes. Comme tous les grands carnivores, le loup est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN en France. Depuis la signature de la convention de Berne en 1990, cet animal, qui peut vivre jusqu’à 14 ans, appartient à la catégorie des espèces protégées. Cependant, le conflit Homme-loup continue de peser sur la survie de l’espèce.

 

Loup caché dans la forêt / derrière le feuillage

Le loup possède des sens extrêmement aiguisés dont sa vision qui atteint 250° !

Redorer son blason

Le programme « Pastoraloup » porté par FERUS et soutenu par le WWF apportait une aide complémentaire aux éleveurs dans le cadre de la protection de leurs troupeaux.

Pour réhabiliter le loup et lui donner une chance de se réinstaller durablement dans nos régions, la bataille est avant tout idéologique. Faire évoluer les mentalités en défaisant les idées reçues. 

Nous sommes convaincus que la cohabitation avec le grand carnivore est possible, c’est pourquoi, partout dans le monde où l’Homme et le loup sont en conflit, nous développons des programmes et menons des campagnes de sensibilisation. Pendant plus de 15 ans, nous avons financé le programme « Pastoraloup » déployé dans l’hexagone et porté par l’association FERUS. Recourt aux chiens de protection mais aussi renforcement de la présence humaine aux côtés des troupeaux, installation de clôtures appropriées, expérimentations d’effarouchement, tout un dispositif pour aider les bergers à faire face aux attaques de loups.

En Belgique, le WWF, Natuurpunt et Natagora ont créé la « Wolf Fencing Team Belgium », un réseau de bénévoles formés par des experts qui accompagne les agriculteurs en leur prodiguant des conseils et en les aidant concrètement à la mise en œuvre de mesures efficaces pour prévenir les dégâts occasionnés par les loups sur les élevages de moutons et de chèvres. En juillet dernier, les jeunes recrues ont installé les premières clôtures de protection.

Un loup dans un champ de coton fixe l'objectif de la caméra.
Petit loup assis dans la forêt en Russie

La naissance des deux louveteaux est véritablement une nouvelle réjouissante pour cette espèce qui a longtemps été persécutée.

Comme une revanche

Une naissance réjouissante

Grâce à la naissance de 2 louveteaux en mai 2020 en Belgique, nous pouvons désormais dire que s'est formé une meute de loups chez nos voisins belges !

En 2019, la disparition de la louve Naya avait suscité l’émotion dans le plat pays. Vraisemblablement victime d’un acte malveillant, la femelle qui devait donner naissance à des petits, est morte. On lui a tiré dessus et une corde avec un appât ont été retrouvés autour de son habitat. Le parquet du Limbourg a ouvert une enquête mais à ce jour, l’affaire n’a pas encore été résolue. Peu de temps après, August son partenaire, a retrouvé une compagne, Noëlla, jeune louve en âge de procréer. L’espoir était donc permis… et voici que la bonne nouvelle tombe ! Le couple vient de donner naissance à deux petits. On parle désormais d’une meute, symbole de la résilience de la nature.

Rappelons, en effet, que pendant des siècles, les loups ont été persécutés de toutes les manières possibles, pièges, tirs, dénigrement via les légendes populaires. Après ces tentatives d’extermination, le retour de lupus lupus sonne donc un peu comme une revanche, celle de la nature qui reprend ses droits. 

La protection européenne du loup ainsi que la promotion de la connectivité entre les zones naturelles n’y sont sans doute pas étrangères. Quant à l’accueil plus que chaleureux de la nouvelle de cette portée par la ministre flamande, elle augure d’un changement positif des mentalités au sujet du monde sauvage. Toutefois, la présence d’une meute ne signifie pas que l’espèce est sauvée. Le retour du grand carnivore dans un paysage qu’il va falloir partager avec les animaux d’élevage nécessitera des ajustements. La « Wolf Fencing Team » le sait et se dit prête à relever le défi. En ce moment même, elle guette les mesures d’assouplissement du confinement pour reprendre le travail en toute sécurité. Déjà, elle se projette sur les chantiers bénévoles de cet été qui permettront d’ériger de nouvelles clôtures de protection. 

Tous les Effet Panda

Canis lupus

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