Les bonnes nouvelles de l’UICN
Alors que se tenait son congrès à Marseille la semaine dernière, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a mis à jour sa Liste rouge des espèces menacées. Heureusement, l’inventaire comprend aussi quelques notes d’espoir...
Pour approfondir le sujet :
Congrès mondial de la nature de l'UICN 2020, Objectif : Vie sauvage, Rapport Planète Vivante, Thon rougeLe SOS de la nature
C'est le nombre d'espèces qui figurent actuellement sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), "en danger critique d'extinction".
Plus de 38500. C'est le nombre d'espèces menacées qui figurent actuellement sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi elles, près de 15000 sont considérées "en danger" et pas moins de 8400 "en danger critique d'extinction". Partout sur la planète, l’érosion de la biodiversité se poursuit, réduisant considérablement la capacité de la nature à contribuer au bien-être des populations.
La nature décline à un rythme effarant et c’est ainsi notre assurance vie que nous mettons en jeu. Depuis 1998, nous publions tous les deux ans le Rapport Planète Vivante qui mesure l'état de la biodiversité sur la planète. Cette année encore, le constat est sans appel. Selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2016, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 68%. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers ! En cause la destruction de l'environnement - comme la déforestation, l'agriculture non soutenable et le commerce illégal d'espèces sauvages.
Inverser la courbe du déclin de la biodiversité
Depuis plus de 50 ans, le WWF s'active à protéger les espèces les plus vulnérables et les plus emblématiques, mais aussi celles qui jouent un rôle majeur au sein des écosystèmes.
Depuis plus de 50 ans, le WWF protège la vie sauvage. Nous nous concentrons sur les espèces les plus vulnérables et les plus emblématiques, mais aussi sur celles qui jouent un rôle majeur au sein des écosystèmes, comme les tigres, les rhinocéros ou les ours. Nous luttons, entre autres, contre le braconnage et la destruction des habitats. Nous nous efforçons d’atténuer les conflits entre les hommes et les animaux.
Décideurs, entreprises, collectivités et citoyens, le WWF appelle à un sursaut collectif pour la biodiversité. A l’échelle internationale, nous menons des actions de plaidoyer pour obtenir un véritable New Deal pour l’Homme et la Nature. Nous avons notamment pris part au congrès mondial de la nature de l’UICN la semaine dernière afin de pointer les 10 urgences, priorités absolues, sur lesquelles les Etats doivent s’engager au plus vite pour mettre un frein à l’érosion du vivant. Côté consommateur, nous nous efforçons de faire évoluer les habitudes alimentaires via des campagnes de sensibilisation pour promouvoir les produits labellisés et les alternatives à la viande et faire diminuer le gaspillage alimentaire.
Quelques éclaircies à l’horizon
Une dizaine d'espèces d'oiseaux voient également leur sort évoluer favorablement, notamment le grèbe de Taczanowski et l'érione à robe noire.
Tandis que la biodiversité se meurt, certaines espèces, au contraire, voient leur situation s’améliorer. C’est en tout cas ce que la dernière mise à jour de la Liste rouge de l'UICN semble suggérer. Par exemple, sur les sept espèces de thon les plus pêchées, quatre montrent des signes de récupération. Le thon rouge de l’Atlantique (Thunnus thynnus) passe de la catégorie "en danger" à celle de "préoccupation mineure", le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii), de la catégorie "en danger critique" à "en danger" et les thon blanc (Thunnus alalunga) et thon albacore (Thunnus albacares), de "quasi menacés" à "préoccupation mineure". Ces progrès seraient principalement liés à la mise en place de quotas de pêche plus durables et à une lutte plus efficace contre la pêche illégale.
Une dizaine d'espèces d'oiseaux voient également leur sort évoluer favorablement. Parmi elles, le grèbe de Taczanowski (Podiceps taczanowskii), l'érione à robe noire (Eriocnemis nigrivestis) et l'inca de Wetmore (Coeligena orina) respectivement endémiques du Pérou, de l'Equateur et de Colombie passent du statut "en danger critique d'extinction" à "en danger". La chevêchette nimbée (Xenoglaux loweryi) et la conure à joues d'or (Ognorhynchus icterotis), passent toutes deux de la catégorie "en danger" à "vulnérable" grâce à des mesures de conservation et un étroit suivi des populations. Enfin, avec plus de 750 individus à l'état sauvage, la perruche de l’Île Maurice (Psittacula eques) dont l’état était considéré comme critique il y a quinze ans, est désormais considérée comme "vulnérable".