Silhouette de Carcharhinus perezi ou requin de récif, Bahamas, Océan Atlantique
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13. octobre 2017

Requins : quatre nouvelles espèces protégées

Lors de la dernière Conférence des parties de la Cites[1], les 181 États membres ont décidé de réguler le commerce des espèces de requins menacés en raison de leurs ailerons particulièrement prisés. Un an après, la décision entre enfin en vigueur.

Une mauvaise réputation usurpée

Le mythe du prédateur assoiffé de sang colle à la peau du requin. En réalité, le squale tue rarement les hommes mais son attaque est tellement spectaculaire qu’elle marque les esprits. Pourtant, aujourd’hui c’est bel et bien le mal-aimé qui est menacé par les pratiques humaines et notamment par une pêche excessive. Le commerce de ses ailerons – ingrédient principal d’une soupe asiatique vendue à prix d’or - ne cesse de se développer. Quand ils sont capturés, on coupe les ailerons des requins, et ce qui reste d’eux est rejeté à la mer. Cette pratique est appelée shark finning.

Selon la liste rouge mondiale des espèces menacées dressées par l’Union internationale pour la conservation de la nature, environ 60 % des requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction. Un bien mauvais présage pour les océans car la disparition de ces prédateurs-clés qui trônent tout en haut de la chaîne alimentaire aurait de lourdes conséquences pour les écosystèmes marins...

Ailerons de requins de recif à pointes noires (Carcharhinus melanopterus), Seychelles, Océan Indien

Les ailerons de requin sont l'ingrédient principal d'une soupe asiatique traditionnelle

Promouvoir une pêche responsable

Le WWF œuvre à la protection de l'habitat naturel des requins et en faveur d’une pêche responsable permettant de prélever des poissons sans porter préjudice au renouvellement et à la pérennité des stocks, tout en assurant un revenu aux pêcheurs et aux communautés littorales qui en dependent. Afin de limiter les captures accidentelles de requins, nous nous mobilisons pour obtenir l’interdiction de certains types de filets de pêche et œuvrons pour la régulation du commerce des ailerons de requin via TRAFFIC[2].

Le WWF affronte directement le problème de la surpêche dans tous les océans de la planète par le biais de son initiative Smart Fishing. Des projets spécifiques ont pour objectif la sensibilisation du public à la cause des requinsl’amélioration des zones marines protégées et le développement de l’écotourisme qui contribue à la survie des requins dans leur environnement naturel. En réponse aux menaces pesant sur le requin, le WWF et TRAFFIC ont lancé Sharks : Restoring the Balance, une initiative destinée à améliorer la gestion des pêcheries de requins et réduire la demande pour parvenir à un commerce international responsable de requins.

Un peu de répit pour les requins

Ces quatre nouvelles espèces de requins rejoignent, entre autres, le grand requin blanc, le requin baleine, le requin pèlerin et le poisson-scie sur la liste des espèces protégées de la CITES.

Du 24 septembre au 5 octobre 2016, lors de la 17e session de la Conférence des Parties, la communauté internationale a saisi l’opportunité qui lui était donnée de s’unir contre le braconnage. Les États présents se sont notamment accordés sur la nécessité de renforcer la protection de nouvelles espèces marines à forte valeur commerciale comme le requin, particulièrement exposé à la menace de la surpêche en raison du commerce très lucratif de ses ailerons. Quatre nouvelles espèces, l’une de requin soyeux, les trois autres de requins-renards se sont vues inscrire à l’annexe II de la CITES. L’entrée en vigueur de cette décision votée lors de la dernière Conférence des Parties, avait été différée de 12 mois pour laisser aux États le temps de s’adapter à la nouvelle régulation. Désormais, elle est effective. Cela signifie que, depuis le 4 octobre dernier, le commerce de ces espèces ne peut plus s’exercer, sauf s’il est prouvé scientifiquement qu’il ne sera pas préjudiciable à la survie de l’espèce à l’état sauvage.

 

[1] Convention sur le commerce international des espèces menacées

[2] Le réseau de surveillance du commerce de la faune et de flore sauvages TRAFFIC, est une organisation internationale dont la mission est de s'assurer que ces échanges ne sont pas une menace à la conservation de la nature. TRAFFIC est un programme commun du WWF et de l’UICN et travaille également en coopération étroite avec le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).