Un grand pas pour l’Amazonie
Dans le sud-est de la Colombie, le parc national de Chiribiquete gagne du terrain avec 1,5 million d'hectares de plus et rejoint dans la foulée le club très prisé des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Eldorado de la vie sauvage
1km2 de forêt amazonienne abriterait + de 150 000 variétés de plantes différentes. Pourtant l’écosystème amazonien a déjà perdu 20% de sa surface totale !
Nous sommes au XVI siècle. Une légende court. Celle d’une contrée fabuleusement riche en or, appelée El Dorado. En 1539, des conquistadors partent à la recherche de cette cité d’or. Ils traversent les Andes puis s’engouffrent dans une énigmatique forêt. Là, ils se font attaquer par une tribu de femmes indigènes qui ressemblent étrangement aux amazones de la mythologie grecque. En mémoire de ces femmes guerrières, le lieu sera baptisé Amazonie.
Elle est aujourd’hui la deuxième plus grande forêt au monde, juste derrière la Taïga. La température moyenne y est de 26°C et les précipitations y sont fréquentes. Une humidité propice à de nombreuses espèces. A lui seul, 1km carré de forêt amazonienne concentrerait plus de 150 000 variétés de plantes différentes. Difficile en vérité de dénombrer avec exactitude les hôtes de cet eldorado, qui joue également un rôle essentiel dans la stabilisation du climat mondial. Son fleuve Amazone, lui, ravitaille un cinquième de la planète en eau douce.
Mais depuis quelques années, le territoire est menacé : déforestation massive, invasion de l’agriculture moderne et de ses engrais, pesticides et autres toxines ou encore urbanisation croissante. L’écosystème amazonien a déjà perdu 20% de sa surface totale !
Protéger le poumon vert de la planète
Sauvegarder 150 millions d’hectares de forêt primaire, c’est notre objectif.
Depuis 40 ans, face à la fragmentation du couvert forestier, nous faisons front en Amazonie. Avec les communautés locales, les ONG partenaires, les entreprises volontaires et les pouvoirs publics, nous faisons barrage aux activités humaines qui menacent l’écosystème et tous ses habitants.
Au sein de la plateforme soja responsable « RTRS » (The Round Table on Responsible Soy), nous œuvrons notamment à la promotion d’une production de soja plus responsable qui permette de répondre à la demande mondiale sans grignoter les forêts tropicales. Depuis 2012, nous faisons obstacle à la réforme du code forestier fédéral qui risquerait d’aggraver l’avancée du front pionnier agricole et la destruction de la forêt amazonienne. Via le programme ARPA (Aires Protégées de la Région Amazonienne), nous poussons pour la création de nouveaux parcs nationaux.
L’Amazonie un peu plus à l’abri
Des plateaux de grès aux parois abruptes dominent la forêt. Sur ces falaises, plus de 75 000 peintures rupestres datant, pour certaines, de plus de 20 000 ans. Vouant un culte au jaguar, symbole de pouvoir et de fécondité, elles représentent des scènes de chasse, de batailles, de danses ou de cérémonies. Nous sommes dans le parc national de Chiribiquete, au sud de la Colombie.
Pour les communautés autochtones, la région est sacrée. La maloca du jaguar, comme ils aiment à l’appeler, abrite aussi l’une des plus grandes diversités biologiques de la planète. Outre le célèbre félin, le tapir des plaines, le fourmilier géant, le singe laineux et la loutre géante y ont élu domicile. Bonne nouvelle pour ces hôtes prestigieux et les milliers d’autres que l’oasis tropical héberge, le territoire, classé aire protégée depuis 1989, gagne du terrain. Il compte désormais 1,5 million d'hectares de plus et devient le plus grand parc national de Colombie. Le 1er juillet, il rallie le club très fermé des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO (0,5% de la surface de la Terre), reconnaissance ultime de sa valeur exceptionnelle pour l’humanité, au même titre que les Pyramides d’Egypte, la Grande Barrière d’Australie ou encore, les cathédrales baroques d’Amérique latine…
Ensemble, continuons à défendre les forêts primaires de l’Amazonie !