Un rhino du Népal transloqué avec succès
L’opération fut délicate mais rondement menée. Un Rhinoceros unicornis de deux tonnes a été relocalisé dans le nouveau parc national de Shuklaphanta pour repeupler l’espèce dans cette zone adaptée, à l’abri des braconniers.
Pour approfondir le sujet :
RhinocérosLe rhino de plus en plus convoité
Depuis 1977, le commerce international de corne de rhinocéros est interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).
Outre la disparition de leur habitat, les rhinocéros sont tués massivement pour leurs cornes, vendues au marché noir asiatique car on leur prête des vertus dans la guérison du cancer et comme aphrodisiaque. La demande ne cesse de croître et les braconniers se font de plus en plus inventifs.
Le rhinocéros unicorne, Rhinoceros unicornis, n’est pas épargné. Si à l’origine sa zone de répartition couvrait toutes les plaines alluviales situées au pied des contreforts de l’Himalaya, le rhinocéros indien a aujourd’hui totalement disparu du Pakistan et du Bangladesh et se fait de plus en plus rare en Inde et au Népal.
Mettre un terme au braconnage
Le WWF travaille avec TRAFFIC, l’initiative « Wildlife Crime Initiative » pour enquêter, identifier et démanteler les réseaux responsables du braconnage et du commerce illégal de corne de rhinocéros.
Le WWF est l’une des toutes premières organisations à s’être engagée dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros, luttant sur tous les fronts.
D’abord, combattre le braconnage en s’attaquant à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs.
Le WWF lutte également contre les organisations criminelles, les fausses thérapies basées sur les soi-disant vertus de la corne de rhino, la faiblesse des peines sanctionnant un commerce très lucratif.
Pour ce faire, le WWF se mobilise pour faire appliquer la loi par le renforcement de la coopération internationale, l’élaboration d’une base de données d’’ADN (pour confondre les braconniers), par une meilleure capacité d’action et par un contrôle renforcé aux frontières
Mission réussie
Retour au pays
En trente ans, 87 rhinocéros à une corne ont été déplacés
Afin de protéger les rhinocéros à une corne qui avaient presque disparu dans certaines de ses régions, le Népal a entrepris depuis les années 1980 d’en relocaliser dans des parcs nationaux, à l'abri des braconniers.
Mais déménager une bête d'une telle puissance est une opération pleine d'imprévus qui requiert une logistique importante.
La dernière en date, qui remonte au 4 avril, a mobilisé plus de cent personnes et s’est révélée plus que délicate !
Encore engourdi par le trajet en camion, le rhinocéros à une corne a soudainement chargé les éléphants montés de cornacs qui encadraient son transfert dans une réserve de l'ouest du Népal. Ce mâle ronchon est le premier à être déménagé dans le parc national de Shuklaphanta, qui ne comptait plus que huit de ses congénères. Il y sera bientôt rejoint par quatre femelles en âge de procréer.
Grâce à ces efforts, en 2008, le rhino du népal est passé du statut d’espèce « en danger » à celui d’espèce « vulnérable » selon la classification de l’UICN…