Une petite noix aux grandes vertus
La noix de Baru gagne peu à peu du terrain dans la région du Cerrado. Bonne nouvelle car son exploitation responsable, contrairement à celle du soja, ne nuit pas à la forêt amazonienne !
Pour approfondir le sujet :
CerradoLe Cerrado, un joyau oublié
Aujourd’hui, neuf brésiliens sur dix utilisent l’électricité générée par l’eau du Cerrado.
Moins illustre que l’emblématique forêt amazonienne qu’il jouxte, le Cerrado couvre plus de 20% du territoire brésilien. Ses prairies arborées concentrent près de 5% de la biodiversité mondiale, dont plus de 1500 plantes endémiques. C’est au cœur de sa savane que pousse le Piuva, notamment, cet arbre romantique dont la floraison aux teintes rosées annonce la saison sèche. C’est là aussi que le tatou, le fourmilier géant, l’arara, le toucan ou encore le loup à crinière ont élu domicile.
Mieux achalandé qu’un supermarché, le Cerrado nous approvisionne en eau, en nourriture, en produits pharmaceutiques et à usage biochimique. Il remplit également des fonctions irremplaçables de régulation de l’air et de l’eau, de protection face à l’érosion des sols ou encore de stockage de carbone. Aujourd’hui, neuf brésiliens sur dix utilisent l’électricité générée par l’eau du Cerrado.
Mais aujourd’hui, le biome rétrécit à vue d’œil. A cause de l’expansion de la monoculture du soja, principalement utilisé pour nourrir notre bétail, il a déjà perdu plus de la moitié de sa superficie !
Pour une exploitation responsable du Cerrado
Le Cerrado est aujourd’hui le principal front de déforestation d’Amérique du sud. Pour préserver ce biome en péril, nous menons de nombreux projets, parmi lesquels le programme Cerrado-Pantanal. Il vise à promouvoir la conservation de la biodiversité par la création de zones protégées, la préservation des espèces et la promotion d’activités économiques à faible impact environnemental, en alternative notamment à la monoculture du soja, cause majeure de la déforestation amazonienne.
Nous soutenons notamment l’organisation Central do Cerrado qui facilite la commercialisation des produits forestiers autres que le bois, selon les principes de commerce équitable et de solidarité communautaire. Concrètement, nous aidons à promouvoir ces produits respectueux des écosystèmes en leur trouvant de nouveaux débouchés, en développant des outils d’e-commerce pour les vendre à distance, en les faisant connaître via des vidéos, des sites internet, des catalogues ou la création de logos.
Le Cerrado mise sur la noix de Baru
De nombreuses plantes et animaux dépendent de la noix du Baru pour leur survie !
C’est l’un des secrets les mieux gardés de la forêt amazonienne… la noix (ou amande) de Baru regorge de bienfaits. Savoureuse, peu calorique, elle est riche en fibres et en vitamine E, ce qui lui confère un fort pouvoir antioxydant face au vieillissement de la peau. Mais surtout, elle est bénéfique pour son milieu !
Le baruzeiro, l’arbre dont elle provient, est endémique des forêts du Pérou, de Bolivie et du Brésil. Toutes les tentatives de le faire pousser ailleurs ont échoué, il ne s’épanouit que dans les forêts amazoniennes. Or, l’arbre de la noix du Brésil concourt au fragile équilibre de l’Amazonie. Outre les abeilles d’orchidée, les agoutis et les exploitants de son fruit à coque, bien sûr, de nombreuses plantes et animaux dépendent de lui pour leur survie. Les coques vides, par exemple, se remplissent d’eau de pluie et deviennent ainsi un lieu de reproduction pour les demoiselles, la grenouille poison et le crapaud, qui sont tous tributaires de ces petits points d’eau au sol. Contrairement à la monoculture du soja, l’exploitation de la noix de Baru n’alimente pas le phénomène de déforestation en Amazonie et génère des revenus décents aux familles qui la récoltent. C’est pourquoi, avec l’ACCA, nous poussons la certification de la filière. En mars 2001, la noix du Brésil a été certifiée par le Forest Stewardship Council, la première certification FSC pour un produit forestier non ligneux.
A ce jour, en englobant le transport et le traitement, l’industrie de la noix de Baru emploie près de 20 000 personnes. Près de 15 tonnes du fruit à coque ont été vendues en 2019 contre 10 tonnes l’année précédente…