Orang-outan
L’Orang-outan : plus grand mammifère arboricole
Le nom « orang-outan » vient du malais orang hutan, qui signifie littéralement « homme de la forêt ». Ce grand singe a élu domicile à la cime des arbres et parcourt inlassablement la canopée à la recherche de fruits, de feuilles et d’insectes.
Les orangs-outans, qui comptent trois espèces, présentent une fourrure rougeâtre hirsute et des mains et pieds capables de préhension. Leurs bras puissants sont plus longs que leurs jambes et peuvent atteindre 2 mètres. Ils sont capables de toucher leurs chevilles lorsqu’ils se tiennent debout. Les mammifères passent la majeure partie de leur temps dans les arbres en quête de nourriture.
Les orangs-outans vivent dans les forêts primaires et secondaires. Bien qu’on les retrouve à plus de 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, ils vivent pour la plupart dans les zones de basses terres et préfèrent les forêts de vallées fluviales ou les plaines inondées.
Les orangs-outans étaient autrefois largement répartis dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, s'implantant même jusqu'au sud de la Chine et jusqu'au sud de l’île indonésienne de Java. Mais aujourd'hui, la présence de ces grands singes d’Asie se limite à deux îles, Bornéo et Sumatra.
Avec un nombre d’individus ayant drastiquement diminué au siècle dernier et une pression humaine en constante augmentation, ils pourraient être amenés à disparaître en milieu naturel dans les prochaines décennies.
Espèce sacrifiée
Autrefois, l’orang-outan était présent sur tout le continent asiatique. Aujourd’hui, il ne subsiste à l’état sauvage que sur les îles de Sumatra et de Bornéo. Or ces deux îles sont soumises à un déboisement toujours plus effréné, du fait de l’industrie du bois, mais également des planteurs de palmiers à huile et de diverses exploitations agricoles.
Perte d’habitat
Bien qu’on les retrouve à plus de 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, les orangs-outans vivent pour la plupart dans les zones de basses terres et préfèrent les forêts de vallées fluviales ou les plaines inondées. Chacune des trois espèces est présente à un unique endroit : les îles de Bornéo et Sumatra ainsi que la région de Tapanuli en Sumatra du Nord. Chaque région donne ainsi son nom à l'espèce qui y vit.
Dans cette zone, la destruction et la fragmentation de leur habitat représentent la plus grande menace. De larges parcelles de forêts ont été rasées à travers leurs aires de répartition par les exploitations forestières illégales et la conversion forestière pour les plantations de palmiers à huile et autres agricultures.
Aujourd’hui, plus de 50 % des orangs-outans vivent ainsi en dehors des zones protégées, au sein de forêts exploitées par des compagnies minières, forestières et des fabricants d’huile de palme. Les incendies parfois déclenchés pour augmenter la quantité de terre disponible accentuent le problème.
Chasse
La chasse est une autre menace importante. La taille et la lenteur des orangs-outans en font des cibles faciles pour les chasseurs, qui les abattent pour leur viande ou en représailles lorsqu’ils s’introduisent dans des exploitations agricoles. Les femelles sont plus souvent chassées. Lorsqu’elles sont capturées avec leur progéniture, le petit est récupéré et gardé comme animal de compagnie. Ce commerce d’animaux domestiques est un problème majeur. On pense que pour chaque orang-outan qui atteint Taïwan, 3 à 5 meurent durant le voyage. De récents durcissements de la législation à Taïwan ont réduit l’importation, même si son commerce reste une menace en Indonésie.
Les orangs-outans adultes sont généralement solitaires, bien que de temps à autre sont formées des agrégations temporaires. Chez les femelles, la reproduction, qui a lieu pour la première fois entre 10 et 15 ans, donne naissance à un petit tous les cinq ans. Cette maturité sexuelle tardive, les longues périodes entre deux naissances - 10 ans - et le fait que les orangs-outans ne donnent naissance qu’à un unique enfant, rendent leur taux de natalité très bas. Ce qui explique leur vulnérabilité à une mortalité excessive, comme c’est le cas actuellement.
En 2018, une étude publiée par le journal scientifique Current Biology révèle qu’entre 1999 et 2015, plus de 100 000 orangs-outans ont été tués à Bornéo. Premières victimes de la déforestation, l’étude montre que le grand singe est également en danger même lorsque son habitat premier est encore intact. En cause : la chasse.
Changement climatique
Le changement climatique exerce une pression supplémentaire sur les forêts d’Indonésie et met donc un peu plus en péril la survie des orangs-outans. Les précipitations plus violentes liées au changement climatique que l’on attend sur la majorité des îles de l’archipel, devraient accentuer le risque d’inondations et de glissements de terrain. Les modèles climatiques suggèrent que, d’ici 2025, les précipitations annuelles devraient s’accroître de manière significative.
Outre l’impact direct et négatif sur les forêts, ce renforcement des précipitations influencerait aussi le rythme de croissance et les cycles de reproduction des plantes préférées des orangs-outans. La quantité de nourriture disponible risque ainsi de diminuer, en affectant les capacités de reproduction des femelles.
De plus, le dérèglement climatique pourrait provoquer des sécheresses plus intenses et augmenter le risque de feux de forêts impactant d’ores et déjà l’habitat des grands singes. Des épisodes similaires se sont d’ailleurs déjà produits : en 1997, les feux de forêts dramatiques qui ont ravagé Kalimantan (partie indonésienne de l’île de Bornéo) ont fait partir en fumée pas moins de 12% de la couverture forestière du territoire, causant vraisemblablement la mort de 1 000 orangs-outans. A chaque feu de forêt, les orangs-outans, lents à se déplacer, périssent en grand nombre.
Que fait le WWF pour l’orang-outan ?
Depuis les années 1970, le WWF travaille à la conservation de l’orang-outan, en partenariat avec des groupes locaux et internationaux, y compris des instituts de recherche, des universités, des organismes gouvernementaux et des collectivités locales.
Nous travaillons à Bornéo et à Sumatra pour garantir la bonne gestion des zones protégées et de paysages forestiers plus larges reliés par des couloirs. Nous faisons également la promotion d'une production responsable d’huile de palme. En 2004, le WWF a participé à l'organisation d'une table ronde sur les méthodes de production d’huile de palme durable, qui garantit que les bénéfices soient rendus aux populations locales et que les forêts dites à « haute valeur de conservation » ne soient pas détruites en faveur de plantations de palmiers à huile.
Nous menons des partenariats avec les sociétés d’exploitation forestière pour atténuer les impacts négatifs sur les habitats et les populations d'orangs-outans. Par exemple, des études montrent que les orangs-outans de Bornéo peuvent subsister dans des forêts exploitées si l’impact des activités est réduit. La coupe sélective, la conservation des arbres fruitiers et le contrôle de la chasse sont des exemples de mesures tangibles.
Nous travaillons également avec TRAFFIC (réseau de surveillance du commerce de la faune et de flore sauvages) pour aider les gouvernements à appliquer des restrictions sur le commerce des animaux vivants et des produits issus des orangs-outans grâce à des initiatives visant la criminalité liée aux espèces sauvages. Nous aidons aussi les orangs-outans à échapper aux trafiquants.
Enfin, nous travaillons avec les gouvernements, les collectivités et les propriétaires de plantation pour réduire les conflits entre les humains et les orangs-outans via l'élaboration de méthodes pratiques pour éloigner les grands singes des cultures.
Nos projets actifs
Le WWF s’engage activement depuis les années 1970 pour la conservation de l'orang-outan et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.
Bonne nouvelle du réseau
Parce que notre travail n'est jamais vraiment terminé, on peut parfois oublier de célébrer nos victoires. Pourtant, quel que soit le projet, chaque avancée, même infime, demeure essentielle. C'est pourquoi nous prenons le temps de s’attarder sur une bonne nouvelle, un succès, un répit, pour mieux reprendre le combat ensuite.
Agissez avec le WWF
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