La faune du Teraï renaît
Grâce à la restauration du couloir de Khata, la continuité écologique est rétablie entre l’Inde et le Népal. Libres de se déplacer entre différents milieux naturels, de nombreuses espèces reprennent leur souffle !
Pour approfondir le sujet :
Effet PandaUn paysage fragmenté, entrave aux déplacements
C'est le nombre d'espèces de mammifères présentes dans le Teraï.
À l'ombre de l'Himalaya, la ceinture transfrontalière de l'arc du Teraï s'étend de la rivière Bagmati au Népal à l'est à la rivière Yamuna en Inde à l'ouest, couvrant une superficie de 51 000 km2. Ce paysage abrite des grands mammifères spectaculaires, comme le tigre du Bengale et le rhinocéros à une corne. Il concentre pas moins de 86 espèces de mammifères, 600 espèces d'oiseaux et plus de 2 100 espèces de plantes à fleurs.
Mais c’est aussi l’une des régions les plus densément peuplées avec plus de 7,5 millions de personnes côté népalais et près de 50 millions d'habitants côté indien. Le paysage compose désormais une mosaïque de grandes villes et de cantons à croissance rapide, de réseaux routiers et ferroviaires qui scindent les écosystèmes naturels. Cette fragmentation porte préjudice à la faune qui a besoin de se déplacer sans entrave d’un endroit à l’autre pour trouver de la nourriture, se reproduire ou encore mettre bas.
Relier les aires protégées entre elles
L'arc du Teraï fait partie des quatorze paysages prioritaires dans lesquels nous travaillons.
Pour assurer le maintien de la diversité biologique et la conservation des espèces et zones humides de la région, le WWF Inde travaille en étroite collaboration avec les partenaires institutionnels et les communautés locales. Aujourd'hui, nous avons compris que les aires protégées isolées ne suffisent pas. Ces dernières doivent être reliées entre elles pour garantir des services écologiques aussi essentiels que le maintien de la qualité de l’air et du sol, l’approvisionnement en eau ou encore la pollinisation.
C’est pourquoi nous nous mobilisons pour renforcer la connectivité écologique, en maintenant ou en restaurant des corridors naturels assurant des connexions entre différents réservoirs de biodiversité et offrant ainsi aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie.
Un passage essentiel
Le couloir de Khata s’étend sur 24 km le long de la frontière commune entre le parc national de Bardia au Népal et le sanctuaire de la faune sauvage de Katarniaghat en Inde.
C’est un trait d’union indispensable entre les différents habitats que nous sommes parvenus à rétablir. Le couloir de Khata s’étend sur 24 km le long de la frontière commune entre le parc national de Bardia au Népal et le sanctuaire de la faune sauvage de Katarniaghat en Inde. En deux décennies, la parcelle de terre dégradée est redevenue une luxuriante forêt d'arbres, d'arbustes et de prairies, de nouveau attractive pour les espèces locales.
Si le WWF a décidé de s’associer au gouvernement népalais et aux communautés riveraines pour créer ce corridor écologique, c’est précisément pour offrir une voie de liaison sécurisée à la faune environnante. Désormais, les animaux peuvent circuler librement pour satisfaire leurs besoins : rechercher de l’eau, de la nourriture ou encore un abri pour s’accoupler ou mettre bas. De nombreuses images capturées par les pièges photographiques témoignent de l’abondance de vie dans le couloir de Khata.
Léopards, rhinocéros à une corne, cerf tacheté... Des photos sont également venues attester de la présence de tigres, signe d’un écosystème sain. Les félins ont besoin de très grands espaces, sans corridor écologique ils seraient entravés dans leurs déplacements et leur survie dans la région serait compromise. Les calaos géants ont, eux aussi, reconquis la zone, dispersant des graines en volant, ce qui permet à la végétation de prospérer et d’attirer, elle-même, de nouvelles espèces. Un cercle vertueux se met ainsi en place, plaidoyer irréfutable en faveur des corridors écologiques.