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25. novembre 2022

L’apparition miraculeuse d’un pigeon-faisan

Sur l’île de Fergusson, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, une équipe de chercheurs vient de réussir à filmer une espèce que l’on croyait éteinte depuis 140 ans. Il s'agit d'Otidiphaps nobilis insularis, le pigeon-faisan à nuque noire !

Du baume au cœur

C'est à cette date que l'espèce avait été documentée pour la dernière fois, jusqu'à aujourd'hui.

À l’heure où tant d’autres disparaissent dans l’indifférence quasi générale, l’apparition d’une espèce que l’on croyait perdue relève du petit miracle.

Et pour ceux qui ont la chance de vivre cette expérience, c’est une saveur incomparable.

“C’est comme si j’avais trouvé une licorne” ! confie l’un des chercheurs de l’équipe qui est parvenue à immortaliser le spécimen de pigeon-faisan, à peine deux jours avant que l'expédition ne se termine. Revenus bredouilles lors de leur première mission en 2019, cette fois, leurs efforts ont été récompensés. Les voilà détenteurs des premières images -animées, qui plus est- collectées depuis que le volatile a été décrit pour la première fois il y a 140 ans. Début septembre, les scientifiques ont sillonné l'île de Fergusson, questionnant les habitants sur la présence de l’oiseau. Ce sont finalement les indications précieuses d’un chasseur local qui les ont mis sur la piste du pigeon. Les chercheurs ont disposé 20 pièges photographiques dans la zone indiquée et c’est sur un versant du Mont Kilkerran, la plus haute montagne de l'île, que l'oiseau aux ailes orangées et aux plumes noires a fini par pointer le bout de son bec !

Ne nous y trompons pas, sa population est faible et sûrement en déclin. L'Union internationale pour la conservation de la nature l'a placé dans la catégorie "En danger critique d'extinction" sur sa Liste rouge. Toutefois, ces images inédites, qui constituent la première documentation scientifique de l’espèce depuis 1882, date à laquelle elle a été décrite pour la première fois, pourraient nous aider à mieux connaître l’oiseau et ainsi à mieux le protéger.

Une hécatombe silencieuse

C'est le nombre de populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ayant chuté des deux tiers en moins d’un demi-siècle.

C’est un véritable cataclysme, même s'il demeure imperceptible, la plupart du temps. Tout près de nous, des milliers d’espèces s’éteignent, dans le plus grand des silences. Selon l’Indice Planète Vivante, entre 1970 et 2018, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 69%. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 32 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers !

Surexploitation des ressources et activités agricoles demeurent les causes principales de cette érosion. De nombreuses espèces disparaissent avant même d'être découvertes.

Pourtant, la nature n’est pas qu’un simple décor. Elle nous approvisionne en eau, nourriture, médicaments et nous rend des services aussi précieux qu’irremplaçables. Des bénéfices estimés à environ 125 000 milliards de dollars (US) par an. Aujourd’hui, la stabilité des systèmes planétaires est mise en péril. Or, sans la nature, nous ne savons pas si l’espèce humaine pourra continuer à prospérer…

Stoppons l’hémorragie !

Près de 18 000 personnes ont déjà signé notre pétition “Biodiversité en voie de disparition… agissons !
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Depuis 1961, le WWF mène des actions concrètes pour sauvegarder les milieux naturels et leurs espèces, notamment en luttant contre le braconnage, la destruction des habitats et les conflits avec l'Homme. Tous les deux ans, le WWF publie son Rapport Planète Vivante qui dresse un bilan de l’état de la planète ainsi que des pressions humaines qui pèsent sur la biosphère afin d’alerter sur la nécessité de sauvegarder les espèces.

En décembre prochain, les décideurs mondiaux se réuniront lors de la COP15 à Montréal, la 15e conférence des parties de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique : une opportunité unique de s’engager pour la nature.

À cette occasion, nous appelons les gouvernements à adopter un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages. Un accord clair et mesurable pour protéger la biodiversité avec des engagements concrets afin d'inverser la donne d'ici 2030.

Forêt en Lituanie à la fin du printemps, Europe

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