Une nouvelle réserve naturelle en Sibérie
6 Millions d’hectares sont désormais protégés dans le Nord-Est de la Sibérie selon l’annonce du gouvernement russe. Il s’agit de la plus grande réserve naturelle du pays !
Une région soumise à des menaces croissantes
Aujourd’hui, cet espace naturel unique est menacé par les changements climatiques.
Englobant le pôle Nord de la Terre, la région Arctique couvre des millions de km² d'écosystèmes marins et terrestres. De la banquise aux zones humides côtières, en passant par la toundra des hautes terres, les montagnes, les larges rivières et la mer, ses paysages variés sont le refuge d'une faune abondante et de nombreuses cultures.
Parmi les espèces présentes en Arctique, l’ours polaire est la plus symbolique, son incroyable adaptation à l’environnement hostile de la région en fait une espèce à part. Dans la région, les températures augmentent deux fois plus vite que dans le reste du monde, causant de nombreux bouleversements comme la réduction de la banquise, la fonte du pergélisol et l'élévation du niveau de la mer.
La diminution du volume et de l’étendue de la banquise arctique a des répercussions sérieuses sur les mammifères marins (phoques annelés, ours polaires) dont la survie dépend de la glace. L'Arctique, qui renfermerait 13% des ressources mondiales non découvertes de pétrole et 30 % de celles de gaz naturel, attise également les convoitises des entreprises de production d’énergies carbonées.
L’intensification du commerce maritime qui s’accompagne de naufrages, de déversements d’hydrocarbures et de l’introduction d’espèces non indigènes, constitue une menace supplémentaire. Enfin, la surpêche et la pêche illégale, liées à l’exploitation du caviar et du saumon, fragilisent l’écosystème…
Promouvoir un développement soutenable de l’Arctique
Face à l’ampleur des risques, le WWF - membre actif au niveau du conseil de l'Arctique (États-Unis, Canada, Russie, DK, Norvège) - recommande de ne pas exploiter les ressources naturelles présentes dans la région.
Nous militons sur différents points cruciaux dans la planification de l’avenir de l’Arctique parmi lesquels le développement des recherches scientifiques, la création de meilleurs outils technologiques pour intervenir en cas de déversement, la définition de zones « interdites » pour protéger les secteurs où vivent des espèces sauvages vulnérables et la promotion de mesures de prévention anti-déversement.
Le WWF réunit ses homologues américains et russes pour soutenir la recherche scientifique et la participation communautaire dans la gestion des ressources et les efforts de conservation des espèces. Le WWF lutte également contre les prises accidentelles et la pêche illicite non déclarée et non réglementée dans le cadre de l’initiative « Fish Forever ». Depuis les années 1980, le WWF Canada travaille aux côtés des communautés locales pour protéger la région face aux menaces de développement extracôtier de gaz et de pétrole.
Source d’énergie primaire pour les communautés arctiques, avec ses coûts logistiques et financiers très élevés, le diesel empêche la pleine autonomie des communautés nordiques et présente de nombreux risques pour l’environnement. C’est pourquoi le WWF Canada promeut l’utilisation des énergies renouvelables à faible impact, telles que l’énergie éolienne, solaire et l’hydroélectricité.
La plus grande réserve naturelle du pays
La plus grande réserve du pays !
La réserve naturelle des «Nouvelles îles sibériennes» établie à Sakha couvrant plus de six millions d'hectares, dont près de cinq millions d'hectares de zones marines.
Il y a quelques jours, la Russie a annoncé la création de la plus grande réserve terrestre et marine du pays. Couvrant plus de six millions d'hectares, dont près de cinq millions d'hectares de zones marines, la réserve naturelle des «Nouvelles îles sibériennes» a été établie à Sakha (République de Yakoutie, Nord-Est de la Sibérie) avec le soutien du WWF Russie.
Sa mission ? Protéger les écosystèmes insulaires et marins uniques de l'Arctique russe, ainsi qu'une partie des îles de la Nouvelle-Sibérie Polynya. De quoi réjouir les phoques barbus, les bélugas, les morses Laptev et les ours polaires de la région, mais aussi les nombreuses communautés locales dont la survie dépend du bon état de l’écosystème.
De plus, cette nouvelle réserve revêt une signification historique importante. En effet, des vestiges d'habitations humaines datant de l'âge de pierre ont été découverts sur l'île de Zhokhov, dans l'archipel des îles de la Nouvelle-Sibérie. La réserve serait même implantée sur le plus grand cimetière de mammouth au monde. Une raison supplémentaire de placer le territoire sous protection !