Madagascar : 10 000 tortues miraculées
Opération de sauvetage record dans le district de Toliara au Sud-Ouest de Madagascar : 10 196 tortues braconnées sont saisies.
Pour approfondir le sujet :
Criminalité, Madagascar, Tortues marines, Tortues terrestres & tortues d'eau douceEspèce convoitée
Les restrictions sur le commerce de ces espèces menacées sont bafouées et le marché ne cesse de s’étendre.
Les tortues peuplent la Terre depuis plus de 220 millions d’années. Elles ont côtoyé les dinosaures et surmonté toutes les crises climatologiques. Mais partout dans le monde, leurs effectifs sont en baisse. En cause, le braconnage des animaux adultes et le prélèvement des œufs pour la consommation humaine.
Dans de nombreux pays, on attrape les jeunes tortues qui sont « empaillées » et vendues comme souvenir aux touristes. Les œufs, considérés comme un aphrodisiaque, sont mangés crus ou vendus comme « snacks » dans les bars et les restaurants.
Malgré les lois et les réglementations visant à protéger les tortues en vigueur dans nombre de pays, la vente illégale de viande et de carapaces continue à prospérer. D’autant que, cercle vicieux, les espèces en danger critique d’extinction peuvent devenir les plus recherchées, leur rareté leur donnant encore plus de valeur sur le marché !
Lentes, particulièrement pacifistes et donc faciles à capturer, les tortues comptent sans doute aujourd’hui parmi les espèces les plus martyrisées…
A la rescousse des tortues
Nous travaillons notamment au développement de moyens alternatifs de subsistance pour que les revenus des habitants ne dépendent plus des produits dérivés des tortues.
Présent à Madagascar depuis 1963, le WWF s’efforce de préserver l’exceptionnelle biodiversité du pays tout en gérant le capital naturel de manière durable au profit de l’environnement mais aussi des communautés locales qui en dépendent pour leur survie.
Nous travaillons notamment au développement de moyens alternatifs de subsistance pour que les revenus des habitants ne dépendent plus des produits dérivés des tortues. Avec TRAFFIC (réseau international de surveillance du commerce des espèces), nous menons des campagnes de sensibilisation pour convaincre les consommateurs de renoncer à acheter des produits dérivés d’espèces menacées.
Nous soutenons l’application des lois existantes régissant le commerce des espèces sauvages et contribuons à la formation des patrouilles de surveillance et au financement de leurs équipements. En parallèle, nous faisons du lobby auprès des gouvernements pour qu’ils mettent en œuvre des stratégies de conservation nationales et transnationales efficaces et apportons notre appui à la mise en œuvre de la CITES.
C’est la perquisition de l’année ! Il y a quelques jours, 10196 tortues parquées dans une maison ont été saisies à Betsinjaka, dans le district de Toliara II, au sud-ouest de Madagascar.
Juste à temps
Une baisse inquiétante !
En trente ans, la population a été divisée par quatre, passant de 12 millions de tortues dans les années 1990 à trois environ aujourd’hui.
L’astrochelys radiata de Madagascar, aussi appelée tortue étoilée du fait du dessin qui orne sa carapace, fait l’objet de bien des convoitises. Mise en péril par la déforestation, elle est aussi menacée par le trafic. Il aura fallu six camions et plusieurs voyages pour conduire ces reptiles à carapace jusqu’au « Village des tortues », un refuge privé situé à Ifaty et créé par une association.
Là, elles ont été mises en quarantaine, puis désinfectées et réhydratées, avant d’être progressivement réintroduites dans leur milieu naturel. Ce sauvetage de dernière minute est en réalité le fruit d’un travail engagé depuis un an déjà et qui vise à mutualiser les efforts de la société civile et des associations locales pour traquer les braconniers.
Outre les citoyens volontaires, ce réseau d’acteurs englobe la direction régionale de l’environnement, de l’écologie et des forêts, le Bureau Indépendant Anti- Corruption, le tribunal de Toliara, la région Antsimo Andrefana, la police, la gendarmerie, la direction régionale de la communication, la direction régionale des mines, Madagascar National Parks et le WWF.