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Tortues marines

Tortues marines : espèces convoitées

Les tortues peuplent nos océans depuis plus de 150 millions d’années. Elles ont côtoyé les dinosaures et surmonté toutes les crises climatologiques. Pourtant, aujourd’hui, six des sept espèces vivantes sont considérées comme menacées ou gravement menacées.

On raille souvent la lenteur des tortues, pourtant, parmi les différentes espèces marines, certaines sont capables d’atteindre une vitesse pouvant s’élever à 35 km/h.

Grâce à leurs pattes antérieures semblables à des nageoires, elles se déplacent rapidement dans l’eau, leurs pattes postérieures, courtes et larges, leur servant de gouvernail. Leur carapace couverte de grandes écailles, si caractéristique, sert à protéger les parties molles de leurs corps exception faite de la tortue luth, dont les plaques osseuses sont recouvertes d’un cuir épais.

Les tortues de mer se nourrissent d’algues, de végétaux marins, de crabes, de coquillages, de méduses, de moules et de petits poissons. Si toutes les espèces peuvent vivre en pleine mer, certaines s'éloignent peu des côtes. Certaines parcourent au contraire des distances phénoménales, effectuant de véritables migrations, entre leur source de nourriture et leur lieu de ponte.

Présentes dans tous les océans du monde à l'exception de l'océan Arctique, 6 des 7 espèces sont vulnérables ou menacées. Le statut de la tortue à dos plat (Natator depressus) reste inconnu pour cause de manque de données. Les tortues marines font localement l'objet de protection ou de plan de restauration, mais la pollution, le braconnage et les prises accidentelles par engins de pêche restent des causes préoccupantes de recul de populations déjà très relictuelles.

Nom scientifique

Cheloniidae

Tortue caouanne : Caretta caretta

Tortue verte : Chelonia mydas

Tortue imbriquée : Eretmochelys imbricata

Tortue de Kemp : Lepidochelys kempii

Tortue olivâtre : Lepidochelys olivacea

Dermochelyidae

Tortue luth : Dermochelys coriacea

Répartition / Habitat

Les tortues marines vivent dans toutes les mers tropicales et subtropicales du globe. On les trouve en pleine mer et près des côtes.

Population

Des précisions relatives à l’effectif ne sont pas possibles mais la tendance générale est à la diminution

Taille

De 70 cm à 1,80 m

Poids

De 40 à 500 kg

Régime alimentaire

Omnivores : feuilles, plantes, herbes, mollusques, crustacés, phyto et zoo plancton et méduses et même éponges

Statut

UICN

Tortue imbriquée, tortue de Kemp : En danger critique d’extinction

Tortue verte : En danger

Tortue luth, tortue caouanne, tortue olivâtre : Vulnérables

Toutes les tortues marines sont classées à l'Annexe I de la CITES

Une proie facile

Leur longue évolution est une véritable réussite. Il n’est pas étonnant qu’elles aient survécu à de nombreuses extinctions. Après tant de chemin parcouru sans encombre, les tortues des mers arriveront-elles à survivre à leur principal prédateur : l’homme ?

Captures accidentelles

Chaque année, des centaines de milliers de tortues marines meurent, piégées dans les filets droits, les palangres, les filets dérivants ou les chaluts utilisés pour pêcher la crevette. Les tortues marines, respirant grâce à des poumons, se noient quand elles ne peuvent pas remonter à la surface pour respirer. Les pêches à filets « gill » et à longue ligne sont également des causes majeures de la mortalité de ces tortues. Partout dans le monde, des centaines de milliers sont prises tous les ans dans les chaluts, dans les hameçons et dans les filets de pêche.

Perte et dégradation de l’habitat

Le développement anarchique des côtes, la circulation des véhicules sur les plages et d'autres activités humaines nuisent aux tortues marines, soit parce qu’ils détruisent des zones de nourrissage fondamentales ou des plages extrêmement importantes, soit parce qu’ils perturbent la ponte de l’espèce.

La pollution visuelle, notamment, constitue l’une de ces nuisances. Les lumières des routes et des bâtiments attirent les nouveaux nés et les empêchent de s’orienter. Ils ne parviennent plus à rejoindre la mer. La circulation de véhicules sur les plages tasse le sable et empêche les tortues femelles d’y creuser leur nid. Les murs et les jetées près de la mer modifient les cycles d'accumulation de limons le long des rivages et peuvent ainsi provoquer l’érosion ou la destruction de pans entiers de plage. Les projets de restauration de front de mer pour protéger les bâtiments en bord de mer par dragage et remplissage de sable continuent à détruire d’importants lieux nourriciers près du rivage et à modifier les plages de ponte. Conséquence de la sédimentation, d’un développement touristique de masse, de techniques de pêche destructrices et du changement climatique, des zones de nourrissage fondamentales pour les tortues, tels que les récifs coralliens et les massifs d’algues sont dégradés ou entièrement détruits.

Chasse et braconnage

La chasse des animaux adultes et le prélèvement des œufs pour la consommation humaine sont les causes majeures de la baisse drastique des populations de tortues marines dans le monde. Les tortues vertes sont capturées pour leur viande, leurs œufs et le calipee (le gras qui est l’ingrédient principal de la soupe de tortue).

Les chercheurs estiment que chaque année les braconniers prélèvent 30 000 tortues vertes en basse Californie et que plus de 50 000 tortues marines sont tuées en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Sud. Dans les années 60 plus d’un million de ces tortues étaient tuées chaque année sur la côte pacifique du Mexique.

Dans de nombreux pays, on attrape les jeunes tortues marines qui sont « empaillées » et vendues comme souvenir aux touristes. Les œufs sont considérés comme un aphrodisiaque dans certains pays et mangés crus ou vendus comme « snacks » dans les bars et les restaurants.

Le commerce international de produits dérivés de l’espèce a exacerbé la quantité de prises directes de tortues marines. Au cours des dernières décennies, le Japon est devenu le pays principal acheteur de carapaces (connues sous le nom de Bekko) pour fabriquer de l’artisanat de luxe. Malgré le classement de la plupart des espèces de tortues marines à l’annexe I de la CITES, le commerce entre les pays non signataires ainsi que le commerce illégal se poursuivent.

Changement climatique

Les changements du climat et le réchauffement global peuvent potentiellement impacter les populations de tortues marines. La détermination de leur sexe dépend de la température; cela veut dire qu’une augmentation des températures au niveau des plages de ponte pourrait modifier la proportion de mâles et de femelles et conduire à un déséquilibre de ces populations. De plus, la montée des eaux réduira certainement leurs espaces de ponte.

Pollution

Les tortues peuvent prendre des objets flottants en plastique pour des méduses et mourir d’étouffement en essayant de les avaler. Les engins de pêche perdus (filets fantômes) qui les emprisonnent peuvent noyer une tortue ou l’empêcher de se nourrir ou de nager. Les détritus sur les plages constituent des pièges pour les petites tortues et les empêchent de gagner la mer. Les taches de pétrole peuvent empoisonner les tortues, quel que soit leur âge.

Maladies

De nombreuses maladies ont été observées chez les tortues marines. De récents rapports font état d’une augmentation de la survenue de fibropapillomatose. On pense que cette tumeur qui peut tuer les tortues est causée par la pollution marine. Sur certaines des îles hawaïennes, presque 70% des tortues vertes échouées sont affectées par la fibropapillomatose.

Prédateurs naturels et espèces introduites

Les tortues marines peuvent avoir plus de 150 œufs par ponte et plusieurs ponte par saison; ce qui, en condition normale compense la forte mortalité qui empêche la plupart des tortues d’atteindre la maturité.

Le subtil équilibre entre les tortues et leurs prédateurs peut être modifié au détriment de la survie des tortues lorsque de nouveaux prédateurs sont introduits ou si des prédateurs naturels deviennent soudain plus nombreux à la suite d’une intervention humaine.

Que fait le WWF pour les tortues marines ?

Parcourant les océans depuis les tropiques, jusqu’au cercle arctique, les tortues de mer sont pêchées accidentellement, leurs plages de ponte sont détruites par le développement intensif, tandis que leurs œufs sont volés ou vendus. Face à ces menaces, le WWF riposte.

Le WWF a permis la signature d’un accord bilatéral entre les Philippines et la Malaisie créant ainsi la Zone protégée du patrimoine des îles aux tortues (TIHPA). Cette zone transfrontalière protégée, la première au monde pour les tortues marines, est un des deux sites d'élevage et de ponte des tortues vertes les plus importants de l’Asie du Sud-Est.

Dans de nombreuses régions du monde, nous finançons les patrouilles pour la protection des nids de tortues et encourageons les gouvernements à renforcer leur législation pour la protection des tortues marines.

Le WWF aide à tester, affiner et introduire de nouveaux types d’hameçons dans les pêcheries à la ligne du Pacifique afin de réduire de 90 % les pertes de tortues marines sans affecter les prises d'espadons et de thons. Ces nouveaux hameçons «ronds» sont moins susceptibles d’être avalés par les tortues que les hameçons traditionnels en forme de J qui peuvent entraîner la suffocation ou une hémorragie interne s’ils sont avalés. Au Mozambique, le WWF a participé à la création d’une nouvelle loi qui rend ces systèmes obligatoires pour la flotte de crevettiers du pays.

La chasse pour la viande, les œufs, la peau, la carapace et la graisse des tortues marines est la raison majeure du déclin drastique des populations. C’est pourquoi, le WWF s’efforce de mettre un terme à la collecte de tortues et de leurs œufs. Le WWF travaille notamment au développement de moyens alternatifs de subsistance, pour que les revenus des habitants ne dépendent plus des produits dérivés des tortues. Le WWF et TRAFFIC (réseau international de surveillance du commerce des espèces) réalisent des études pour évaluer le commerce local et international des produits dérivés des tortues marines (principalement des tortues luths et des tortues vertes en Asie du Sud-Est, en Afrique Australe, dans les Caraïbes) afin d’effectuer des recommandations précises à l’intention des gouvernements pour améliorer la réglementation de ce commerce.

Notre objectif : protéger et restaurer l’habitat des tortues marines, endiguer la chasse et le braconnage et lutter contre les captures accidentelles. Le WWF œuvre dans le monde entier pour que des zones marines protégées soient créées et pour aider à la protection des plages de ponte, des territoires d’alimentation et des voies de migration des tortues marines.

Nos projets actifs

Le WWF s’engage activement depuis de nombreuses années pour la conservation des tortues marines et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.

Leatherback turtle (Dermochelys coriacea), hatchlings going to sea. French Guiana

Protéger les dauphins et les tortues marines de Guyane

Depuis 2005, le WWF travaille avec le CRPMEM pour lutter contre la pêche accidentelle des grands vertébrés marins en Guyane. A travers deux projets spécifiques, ARRIBA et PALICA, nous accompagnons les pêcheurs dans leur démarche de réduction des prises accessoires. Ensemble, nous testons des techniques innovantes afin de concilier protection de la biodiversité et pérennité de l’activité de pêche dans la région.

Tortue verte (Chelonia mydas) nageant au dessus du corail

Nouvelle-Calédonie : Protéger les tortues marines

La Nouvelle-Calédonie abrite plusieurs sites de ponte majeurs de tortue verte et de tortue « grosse tête », toutes deux menacées. Ces sites “alimentent” de nombreux pays de la région en tortues marines.

Agissez avec le WWF

Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !

Jeunes tortues luth (Dermochelys coriacea) se précipitant vers la mer (Guyane)

Ensemble, agissons

Le WWF œuvre à la conservation des espèces menacées sur tous les continents. Aidez-nous à poursuivre nos actions au plus près du terrain.

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Salarié WWF avec un local d'une communauté de la rivière Tigre, affluent de l'Amazone, Loreto, Pérou

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