Lutter contre les captures accidentelles en mer
La pêche génère des prises accidentelles ou accessoires, c’est-à-dire la capture d’espèces non ciblées et parfois vulnérables, comme les tortues, les requins, les raies, les mammifères marins et les oiseaux marins. Découvrez les actions que nous menons pour lutter contre ce fléau.
Quels impacts de la pêche sur les espèces non ciblées ?
En moyenne, les captures accessoires représentent 27 millions de tonnes de poissons par an, selon la FAO (sur 94 millions de tonnes de poissons pêchés). Le manque de sélectivité et une mauvaise utilisation des engins de pêche sont des facteurs qui décuplent les prises d’espèces non ciblées.
Certaines pêcheries entraînent des prises accessoires ou accidentelles, dû au manque de sélectivité des engins de pêche. Ça peut notamment être le cas des filets, des chaluts et des palangres.
Parmi ces engins de pêche, les filets et les chaluts capturent le plus d’espèces non-ciblées, qu’il s’agisse de poissons juvéniles, mais aussi d’espèces menacées. Le chalut exploitant la crevette tropicale est une des techniques de pêche qui engendre le plus de captures accidentelles, notamment de tortues marines : pour 1kg de crevettes pêchées, c’est parfois 10kg de captures accidentelles qui sont remontées. Le chalut de fond est aussi une technique qui détériore fortement les écosystèmes marins. Son filet racle les fonds marins et capture des espèces sensibles dont la reproductivité est faible, comme les requins, les éponges et les coraux, en plus de détruire leurs écosystèmes.
La palangre quant à elle, très utilisée dans les pêcheries thonières, a aussi un impact non négligeable sur les espèces marines. Constituée d’une ligne où sont accrochés des centaines ou milliers d’hameçons, la palangre peut capturer des thons juvéniles, des raies et des requins qui pour la plupart ne survivent pas.
La palangre quant à elle, très utilisée dans les pêcheries thonières, a un impact non négligeable sur les espèces marines. Constituée d’une ligne où sont accrochés des centaines ou milliers d’hameçons, la palangre capture des tortues, des thons juvéniles et des requins qui pour la plupart ne survivent pas.
Réduire les captures accessoires
Efficacité prouvée !
Un chalut équipé d’un TED correctement utilisé évite de capturer près de 97% de tortues marines dans la pêche à la crevette tropicale.
Le WWF participe à des travaux d’amélioration de la sélectivité des engins de pêche et à la promotion de techniques de pêche moins impactantes pour les écosystèmes marins. Nous encourageons les pêcheurs à utiliser des alternatives aux engins de pêche peu sélectifs. Avec nos partenaires (entreprises, scientifiques, institutions et ONGs), nous poussons les États à mettre en place des mesures efficaces pour limiter le “bycatch” (prises accessoires) et sensibilisons les consommateurs aux conséquences des pratiques de pêche non responsables.
Avec le CRPMEM (Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins) de Guyane, le WWF a travaillé sur la mise en place d’un filet TED (Turtle Excluder Device) sur les chalutiers de crevettes tropicales. Le dispositif TED est composé d’une grille installée dans la partie étroite d’un chalut qui permet de libérer les tortues marines (ainsi que d’autres grandes espèces marines et objets) par une trappe de sortie tout en retenant et en améliorant la qualité des crevettes pêchées. Le WWF travaille actuellement à l’élaboration d'une réglementation européenne afin d’obliger toutes les pêcheries qui exportent des crevettes vers l’Union Européenne à utiliser le TED, comme c'est le cas aux Etats Unis depuis 1980. En effet il n’existe actuellement aucun moyen de différencier dans le commerce les crevettes tropicales sauvages qui ont été pêchées avec ou sans TED.