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Main de David Leto, officier en charge de la protection des éléphants pour le WWF Kenya, Masai Mara, Kenya

Conflit Homme-Animal, apaiser les tensions pour partager un même habitat

La démographie humaine mondiale augmente. Pour satisfaire des besoins croissants en nourriture et en espace, l’humanité empiète chaque jour un peu plus sur les milieux naturels. Des hommes et des animaux vivant autrefois séparés sont désormais contraints de partager territoire et ressources dans un contexte de rivalité souvent intense.

Des conflits dramatiques pour les animaux et les hommes

Éléphants indésirables

Des fermiers économiquement vulnérables peuvent perdre leur gagne pain en une seule nuit si un troupeau d’éléphants traverse leur maigre plantation. Les plantations industrielles pâtissent également de la présence de ces grands herbivores. A Riau, en Indonésie, on a estimé le coût des destructions provoquées par les animaux sur les plantations d’huile de palme et la production forestière à 105 millions de dollars par an.

Depuis les tigres tuant le bétail en Malaisie jusqu’aux loups attaquant des troupeaux, en passant par les éléphants piétinant les cultures au Kenya, le conflit entre la nécessité de protéger les espèces et les activités humaines est universel et de plus en plus fort. Dans ces confrontations, des hommes perdent leurs sources de revenu ou de nourriture (récoltes, bétail…) et parfois même leur vie. En réaction, des animaux, dont certains sont déjà menacés ou en danger d’extinction, sont tués, par vengeance ou pour éviter de nouveaux dommages. Il s’agit aujourd’hui de l’une des principales menaces à la survie de nombreuses espèces animales.

Or, de telles situations conflictuelles risquent bien de se multiplier face au réchauffement climatique. En Arctique par exemple, l’ours polaire, dont la survie dépend de la banquise, voit son habitat se réduire considérablement : les animaux s’approchent de plus en plus des terres habitées en quête de nourriture, ce qui augmente le risque de conflits avec l’homme.

Des espèces emblématiques sont impactées

Sur l’ensemble des Pyrénées françaises, il y a ainsi moins d'une attaque d’ours par jour de transhumance, alors que 250 à 300 autres brebis meurent quotidiennement de chutes, maladies, parasitisme, foudre, prédation (autre que l’ours). En y intégrant également les pics individuels, le nombre de bêtes tuées par l’ours est toujours resté en deçà de 350 par an, soit moins de 1% de la mortalité globale (FIEP/ADET).

Le conflit homme-animal touche l’ensemble des espèces (insectes, oiseaux, mammifères, etc.), mais certaines sont particulièrement emblématiques. Sur le territoire national, par exemple, l’ours, le loup, le lynx ou encore la loutre pâtissent d’une mauvaise cohabitation avec les activités humaines. Bien que prédatrices, ces espèces sont surtout le plus souvent victimes de croyances erronées, et leur présence vécue comme un frein à l’exploitation du milieu naturel et à l’expansion économique.

Nous avons perdu les réflexes ancestraux qui permettent de cohabiter sereinement avec les grands carnivores. Ainsi, bien que la prédation des loups sur le bétail soit faible en Europe – les moutons sont bien plus souvent victimes de chiens – les éleveurs sont prompts à accuser les loups et à les tuer en représailles. Les touristes, sportifs et autres promeneurs, quant à eux, s’inquiètent autant de rencontrer un loup que les chiens de protection, comme des patous, qui parfois mal éduqués attaquent les marcheurs passant à proximité des troupeaux.

Un loup (Canis lupus) est assis par terre au milieu d'une forêt.

Partout dans le monde

Ailleurs, de nombreuses espèces (dont les grands félins et les grands singes) disparaissent au profit de l’agriculture qui, menée par de petits exploitants ou par les géants de l'agro-business international, détruit leur habitat.

En Afrique et en Asie, l’éléphant est contraint de se déplacer sur des zones de plus en plus restreintes. Fréquemment attaqués par les pachydermes, les petits exploitants peuvent perdre la totalité de leurs cultures. Les grandes exploitations, quant à elles, y perdent des millions de dollars chaque année. En Inde, plus de 100 personnes sont tuées par des éléphants chaque année, et plus de 200 ont été tuées au Kenya ces sept dernières années. Par représailles, les autorités kenyanes abattent entre 50 et 120 éléphants chaque année et des douzaines sont empoisonnés dans des exploitations de palmiers à huile en Indonésie.

Quelque soit l’espèce concernée, la recherche de solution est cruciale : en l’absence de réponse adaptée, le soutien local à la protection de ces espèces diminue.

Troupeau de zèbres (Equus burchellii), dans la Réserve Nationale Masai Mara (Kenya)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la sauvegarde des espèces emblématiques menacées.

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