Tigre
Le tigre : un félin adulé et convoité
Animal fabuleux qui inspira terreur et respect des anciens, le tigre aurait disparu au cours du 20ème siècle si la communauté scientifique mondiale n’avait tiré la sonnette d’alarme. C’est en 1969 que le WWF signale les chiffres catastrophiques des effectifs de tigres, moins de 2 000 en Inde. Depuis 2017, l'UICN reconnaît deux sous-espèces, communément appelées les tigres continentaux et les tigres des îles de la Sonde.
Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, le tigre Panthera tigris est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres.
Super-prédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles.
Rivalisant avec le lion pour le statut de « roi des animaux » dans la culture traditionnelle, le tigre est une figure emblématique représentant la férocité. Jusqu'au 19ème siècle, sa réputation de mangeur d’homme lui colle à la peau. Pourtant, parmi les animaux sauvages, ce ne sont généralement pas les tigres qui tuent le plus. Et pour cause, le tigre est très vite éduqué par sa mère pour éviter les êtres humains qui le persécutent.
La fascination qu’il exerce par son charisme et sa place dans l’inconscient collectif en fait aujourd’hui l’une des espèces les plus braconnées de la planète. Recherchés pour leurs peaux mais aussi pour diverses parties de leur corps, supposées soigner diverses pathologies dans la médecine traditionnelle chinoise, les félins sont victimes d’un trafic international, exercé par de puissantes mafias.
Aujourd’hui, personne ne peut dire s’il y aura encore des tigres sauvages dans 50 ans.
En danger d’extinction
Passe-temps des colons anglais et des maharadjahs, la chasse aux trophées a longtemps été la première cause de disparition du tigre. Désormais interdite dans tous les pays où vit le félin, le braconnage, la mise en culture de grandes surface de terres et la raréfaction de ses proies sauvages sont à présent les principales causes de son déclin.
Braconnage et commerce illégal
La plus grande menace qui pèse actuellement sur les populations de tigres demeure le braconnage, pour répondre à la demande soutenue de produits dérivés du tigre – essentiellement pour la médecine traditionnelle. La trafic illégal à grande échelle des produits dérivés est responsable de la disparition complète des félins dans plusieurs réserves qui avaient été créées pour le protéger. Les trafiquants spéculent sur le prix des produits dérivés, en les entreposant dans l’attente de la montée des prix inversement proportionnels au nombre de tigres encore vivants en nature.
Destruction d’habitat
Le tigre a perdu 93% de son aire de répartition traditionnelle. La destruction à grande échelle de son habitat et la disparition de ses proies sont les deux autres principales menaces à la survie, à terme, du tigre à l’état sauvage. Au cours des dernières décennies, l’habitat du félin a été dévasté, dégradé et fragmenté par l’activité humaine - essentiellement le défrichement des forêts pour l’agriculture, l’exploitation forestière et autres telles que la construction d’infrastructures routières. Au cours des dix dernières années, près de 45% de l’habitat du tigre a disparu. Il ne lui reste aujourd’hui que 7% de son aire de répartition historique.
Conflits entre humains et tigres
La croissance démographique qui affecte l’aire de répartition du tigre modifie profondément les habitats naturels. L’humain et le tigre se trouvent de plus en plus en concurrence pour l’espace et la nourriture. Cette compétition accrue donne lieu à des conflits qui menacent non seulement les derniers tigres sauvages mais posent également un problème de taille aux communautés humaines vivant à proximité de l’habitat de ce grand félin. En effet, le tigre qui n’a pas suffisamment de proies pour se nourrir - soit parce que l’homme chasse les même proies, soit parce que l’habitat est si dégradé que les proies font défaut - doit se tourner vers le bétail domestiqué dont dépend la survie de nombreuses communautés villageoises. Ce type de situation conflictuelle constitue un problème de taille, particulièrement en Malaisie, au Népal, au Bangladesh et en Inde. Lorsque survient ce type de conflit, la mesure de représailles consiste souvent à tuer ou capturer les tigres et à les envoyer dans un zoo pour éviter que cela ne se reproduise. Or les tigres abattus « en représailles » finissent souvent en produits dérivés vendus sur le marché noir, ce qui crée un lien entre les conflits entre humains et tigres et le braconnage qui alimente le commerce illégal des produits dérivés du tigre.
Que fait le WWF pour le tigre ?
Depuis 2010, le WWF et les gouvernements des 13 pays de l’aire de répartition du tigre travaillent pour doubler la population de tigres sauvages, dans le but d’atteindre 6 000 animaux d’ici 2022, la prochaine année du Tigre de l’horoscope chinois.
Mettre fin au braconnage
WWF travaille avec l’organisation TRAFFIC pour maîtriser le commerce des produits dérivés du tigre et faire en sorte que ce commerce ne soit plus le moteur du braconnage et donc une menace pour les tigres sauvages. Notre stratégie à long terme vise, entre autres, à fermer les marchés de produits dérivés du tigre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières des pays où l’on retrouve le tigre, en axant les efforts sur les routes commerciales, les transformateurs et les consommateurs. Elle vise également à empêcher toute légalisation de produits issus du braconnage du tigre.
Conserver les habitats du tigre
WWF travaille à la restauration des populations de tigres dans au moins 20% de leur ancienne aire de répartition, particulièrement dans 13 zones prioritaires. Cela implique le rétablissement des populations de tigres et de celles de leurs proies, par le biais d’une meilleure gestion des aires protégées et du recrutement d’un plus grand nombre de parties prenantes locales dans la lutte anti-braconnage. Pour préserver l’habitat du tigre, de nouvelles aires protégées doivent être créées, les corridors écologiques reliant les aires vitales doivent être restaurés et seules des activités humaines compatibles avec la conservation du tigre doivent être développées.
En faire une priorité politique
Lors du Sommet international du tigre, qui s’est tenu du 21 au 24 novembre 2010 et qui était organisé par le premier ministre russe Vladimir Poutine et le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, les dirigeants du monde et des pays de l’aire de répartition du tigre ont approuvé un plan majeur pour renverser le déclin des populations de tigres mondiales. Le projet "Sauvez les tigres" du WWF a pour but de doubler le nombre de tigre d’ici 2022. Nous travaillons avec bon nombre de groupes d’influence dans les pays de l’aire de répartition du tigre, les gouvernements, les coalitions régionales, les institutions multilatérales et internationales afin de s’assurer que la préservation de l’habitat du tigre soit intégrée dans les plans d’aménagement du territoire et d’aider à développer et capitaliser un fond fiduciaire régional pour la conservation du tigre.
La Thaïlande a par ailleurs annoncé la création d'un nouveau programme de conservation des tigres dans la forêt Dong Phayayen-Khao Yai afin de faire fructifier la population de tigre. Le WWF se réjouit de cette nouvelle.
Nos projets actifs
Le WWF s’engage activement depuis 1969 pour la conservation du tigre et mène des projets de terrain afin de lutter efficacement contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !