Record d’incendies au Pantanal : la plus grande zone humide de la planète part en fumée
Les incendies continuent de ravager le sous-continent sud-américain. Le nombre d’incendies explose notamment dans le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète, mettant en péril sa biodiversité extraordinaire.
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Photographie prise le 31 juillet 2020 vers Ladário (Black Bay), Mato Grosso do Sul, Brésil
La région du Pantanal enregistre une hausse du nombre de foyers d'incendie de 264% en moyenne ces trois dernières années.
Dans le Pantanal, le nombre de foyers d’incendie enregistrés connaît une augmentation exceptionnelle. Avec 2 510 foyers recensés entre le 1er janvier et le 12 juillet 2020 contre 1 111 au premier semestre 2019, la région subit une hausse de 126%, la plus forte enregistrée toutes régions confondues. Cela représente une augmentation de 245% sur la moyenne des dix dernières années, et de 264 % sur la moyenne des trois dernières années.
Le Pantanal est un écosystème qui couvre environ 150 000 km², à cheval sur le Brésil, la Bolivie et le Paraguay. C’est un biome essentiellement composé de prairies et de savanes inondables. C'est aussi un immense sanctuaire de biodiversité qui abrite plus de 2 000 espèces de plantes différentes et des milliers d’espèces animales.
Photographie prise le 31 juillet 2020 vers Ladário (Black Bay), Mato Grosso do Sul, Brésil
Si les feux font partie de la dynamique naturelle du Pantanal et constitue le principal outil de renouvellement des pâturages, ils ne prennent habituellement pas ces proportions démentielles. La région connaît une période de sécheresse exceptionnelle depuis le début de l’année 2020. De janvier à mai, le volume des précipitations était inférieur de 50% à la normale, réduisant drastiquement le volume des inondations. Dans ce contexte, les feux d’origine humaine, directement liés à la déforestation, deviennent incontrôlables et mettent en péril ce joyau de biodiversité.
En dépit des engagements des Etats et entreprises, l’écosystème du Pantanal comme ceux du Cerrado et de l’Amazonie, essentiels pour le climat, la biodiversité et la survie de millions de personnes, continuent de partir en fumée. La France et l’Union Européenne continuent d’importer des produits et commodités liés à la conversion des forêts, prairies, savanes et zones humides les plus riches de la planète.
Nous ne pouvons plus laisser les produits liés à la déforestation inonder le marché européen d’une part et nous émouvoir que le Pantanal, le Cerrado et l’Amazonie partent en fumée d’autre part. Les citoyens européens ne supportent plus d’être les complices de la destruction de notre planète. La France et l’Union Européenne doivent agir urgemment pour mettre un terme à cette situation.
