Vers la fin de l’exploration pétrolière au Belize ?
Le gouvernement du Belize vient d’annoncer la mise en œuvre d’un moratoire permanent qui suspend toute activité d’exploration pétrolière. Le WWF, qui s’est largement mobilisé sur le sujet via sa campagne Ensemble, protégeons notre patrimoine commun, se réjouit de cette décision.
Pour approfondir le sujet :
Barrière de récifs mésoaméricaine , Objectif : Climat & Énergie, Récif de Bélize, Transition énergétiqueUn joyaux menacé
La région côtière du Belize englobe le plus grand récif-barrière de l’hémisphère Nord, des atolls bordiers, plusieurs centaines de cayes de sable, des forêts de mangroves, des lagons côtiers et des estuaires. Autant d’habitats naturels essentiels pour des espèces menacées telles que les tortues marines, les lamantins et le crocodile marin d’Amérique. Avec son fameux « blue hole », une grotte sous-marine de plus de 124 mètres de profondeur, cet écosystème hors du commun constitue également un véritable paradis pour les amateurs de plongée. Pourtant, malgré son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996, le site est extrêmement menacé par le tourisme et la pollution. Les constructions sur la côte ont eu raison d’une surface de forêt de mangroves correspondant à la superficie de 6500 terrains de football. L’attrait du pétrole constitue une autre menace : en 2002, le Bélize a octroyé des concessions pour le forage en mer. Or, les zones d’extraction pétrolière chevauchent les sites classés, mettant en péril un patrimoine d’exception !
Sauver notre héritage naturel commun
En avril 2016, le WWF lance une campagne mondiale, Ensemble, protégeons notre patrimoine commun, exhortant les gouvernements à proscrire toute activité industrielle pouvant avoir un impact négatif sur la valeur universelle des sites du patrimoine de l’UNESCO. Selon le rapport Protéger les hommes en préservant la nature qui en a donné le coup d’envoi, 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles néfastes. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses. A ce jour, plus de 1,3 million de supporters se sont déjà mobilisés pour défendre à nos côtés des sites emblématiques particulièrement exposés : la réserve de Selous en Tanzanie, le parc national de Pirin en Bulgarie, le parc national de Doñana en Espagne et bien-sûr, le récif corallien du Bélize.
Un moratoire permanent sur l’exploration pétrolière
En octobre 2016, la décision d'autoriser des tests sismiques pour de la prospection pétrolière, à un kilomètre seulement de la réserve de Barrera Arrecifal, avait suscité l’indignation et donné naissance à une mobilisation sans précédent.
400 000 personnes avaient alors signé une pétition pour exiger la protection du récif corallien de Bélize.
Aujourd’hui, il semble que l’appel ait été entendu par le gouvernement, puisqu’il vient d’instaurer un moratoire « ad vitam aeternam » sur l’activité pétrolière.
Si nous nous félicitons de cette nouvelle, qui constitue une véritable avancée pour la protection de ce site naturel d’exception et, de façon plus générale, pour la conservation maritime mondiale, nous espérons qu’au-delà de l’annonce, la décision de suspendre toute exploration pétrolière sera adoptée lors de la prochaine session parlementaire qui se tiendra en novembre prochain.